Bridget Jones: l’âge de raison : Plus gourde que jamais
Bridget Jones est de retour avec ses jupes trop courtes, ses hauts trop serrés et sa démarche de canard dans L’âge de raison, suite peu inspirée des déboires amoureux de la plus désespérée des célibataires.
Névrosée, superficielle, fumeuse ascendant alcoolo, gourmande carburant aux aliments riches en glucides et, surtout, désespérément célibataire, la Bridget Jones imaginée par la romancière britannique Helen Fielding avait séduit un grand nombre de lectrices avant de connaître autant de succès sous les traits de la Texane Renée Zellweger au grand écran. Même si le récit ne réinventait pas la roue, il avait au moins l’originalité de nous présenter une héroïne pleine d’imperfections et de contradictions, à des lieues des insipides sirènes de beautés peuplant les romans à l’eau de rose et autres "harlequinades" insignifiantes. Évidemment, la morale de l’histoire faisait grincer des dents puisqu’elle reposait, une fois de plus, sur le fait que la réussite sociale d’une femme consiste à se trouver un bon mari… Toutes ces années de féminisme pour en arriver là?
Après six semaines de relation avec le bel avocat Mark D’Arcy (Colin Firth, qui se demande ce qui l’a pris d’embarquer dans cette galère), Bridget, doutant de la fidélité de ce dernier, le plaque à la suite de quiproquos. Journaliste au talent douteux, néanmoins populaire, elle se voit offrir la co-animation d’une émission touristique avec Daniel Cleaver (Hugh Grant, tout aussi ennuyé que Firth de reprendre un rôle si peu étoffé), son ancien amant. Destination: Thaïlande, endroit idéal pour retomber dans les bras du séducteur impénitent et se foutre dans le pétrin face à la justice…
Remplaçant Sharon Maguire à la réalisation, Beeban Kidron (To Wong Foo, Thanks for Everything! Julie Newmar) signe une comédie sentimentale qui ressemble à une enfilade de sketches aussi grotesques qu’insipides. N’ayant plus de répliques piquantes à se mettre sous la dent, Zellweger en est réduite à grimacer niaiseusement et à se dandiner comme un gros saucisson mal ficelé. Exit l’attachante trentenaire, place à une vulgaire caricature de vieille fille. Reléguant le trio d’amis et les parents de Bridget à la figuration, L’âge de raison souligne cruellement son manque d’imagination en recyclant platement ce qui faisait le charme du Journal de Bridget Jones. Somme toute, une suite à l’image de son héroïne: échevelée et lourdaude.
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