Top 10 cinéma international 2004 : Top 10 international
Cinéma

Top 10 cinéma international 2004 : Top 10 international

Devrions-nous parler d’un nouveau péril jaune? Que nenni puisque le cinéma asiatique, quand il n’inspire pas directement celui des Américains, s’avère un ravissement pour l’œil et, parfois, l’esprit en imposant ses propres codes cinématographiques.

1. Hero

de Zhang Yimou

Hero est un film spectaculaire et somptueux. Mais il y a plus… Par sa beauté et par son souffle profond, Hero réconforte. La richesse des images exalte les sens (la beauté, ça fait du bien!) et, au-delà de la violence, la noblesse du récit ranime cette candeur qu’on se fait trop souvent un devoir d’étouffer. (C.M.)

2. Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry

Fidèle à sa réputation d’auteur d’histoires savoureuses de fantaisie et d’inventivité, Charlie Kaufman signe ici un scénario dont la narration éclatée se combine à la poésie visuelle de Gondry pour créer une œuvre formellement fascinante qui, en plus, amuse et touche par sa justesse, tout en développant une réflexion universelle. (J.O.)

3. Comme une image d’Agnès Jaoui

Armé d’une plume acérée et d’un regard d’une rare acuité, le tandem Jaoui-Bacri livre un fascinant miroir où se reflètent sans fard nos travers et ceux des autres. Plus sombre que Le Goût des autres, cette magistrale leçon d’observation sociale se révèle néanmoins porteuse d’un certain espoir en l’espèce humaine. (M.D.)

4. Kill Bill: Vol. 2 de Quentin Tarantino

Suite à la fois distincte et complémentaire du premier volet, Kill Bill: Vol. 2 déjoue les attentes, alors que les combats spectaculaires y cèdent le pas aux déchirements intérieurs du western spaghetti, non sans que l’exercice de style y apparaisse toujours aussi impressionnant, mais avec une intrigue plus étoffée et encore plus d’humour. (J.O.)

5. Zatoichi de Takeshi Kitano

Après avoir exploré l’univers des yakuzas dans une série de films modernes et poétiques (Feux d’artifice, Sonatine, etc.), Takeshi Kitano revisite un autre thème mythique du cinéma nippon: le film de samouraïs. Avec son humour décalé, ses clins d’œil à la comédie musicale, ses bourrasques de violence et son chaud courant d’humanisme, Zatoichi est une perle. (M.G.)

6. Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet

La réunion tant espérée de Jeunet et d’Audrey Tautou après le succès phénoménal du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain est à la hauteur de nos attentes. Nous retrouvons avec délice l’esprit ludique du réalisateur, lequel se marie parfaitement au romantisme du roman de Sébastien Japrisot. Rien de moins qu’un petit chef-d’œuvre. (M.D.)

7. Depuis qu’Otar est parti de Julie Bertucelli

Un scénario intelligent, abouti, des personnages complexes servis par un magnifique trio de comédiennes d’une authenticité étonnante. Il s’agit là de la première œuvre de fiction d’une cinéaste plus que prometteuse (ancienne assistante à la réalisation de Kieslowski et de Tavernier). D’une grande maîtrise, à la fois sensible et réfléchi. (V.Q.)

8. À l’ouest des rails de Wang Bing

Si, entre les atacas et la dinde, un quelconque "cinéphile" tente de vous convaincre que l’ampleur du budget alloué à un film assure immédiatement à celui-ci le statut de fresque, répondez-lui que le documentaire de Wang Bing est l’exemple parfait de ce que peut être, malgré une apparente humilité technique et humaine, un véritable chef-d’œuvre. (R.B.)

9. Ex æquo: The Incredibles de Brad Bird et Shrek 2 d’Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon

Après avoir été si longtemps pris en otage dans la bonbonnière de Disney, les cinéphiles peuvent depuis quelques années se désengluer de tout ce sirop grâce à une nouvelle vague de longs métrages d’animation hollywoodiens dont l’étourdissante virtuosité technique n’a d’égale que le sens aiguisé de la satire. Chef de file de ce renouveau, les studios Pixar se sont surpassés cette année avec le bien nommé The Incredibles, savoureuse parodie des récits de super-héros et d’espions. On garde aussi un excellent souvenir du formidable Shrek 2 avec sa vision mordante d’une Amérique vouée au culte de la beauté et du star-système. On en redemande. (M.G.)

10. Printemps, été, automne, hiver et printemps de Kim Ki-duk

Tout en douceur, mais avec une profondeur certaine, le film de Kim Ki-duk réussit le pari difficile d’exprimer un message humaniste universel dans la seule intimité que partagent, au milieu d’un lac, un disciple et son maître. Le plus beau dans tout ça, c’est que le réalisateur coréen parle de la vie en évitant à la fois le pompeux et la naïveté. (R.B.)