Un long dimanche de fiançailles : À la recherche du fiancé perdu
Dans Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet, l’exquise interprète d’Amélie Poulain devient une fiancée à l’optimisme inébranlable.
En personne, Audrey Tautou est encore plus mignonne qu’au grand écran où elle a séduit le monde entier avec ses yeux noirs comme des billes et son sourire espiègle. Qui plus est, la jeune actrice de 26 ans a prouvé aux journalistes d’ici, conquis par son charme irrésistible, qu’elle était capable de gentillesse et de générosité en pleine campagne de promotion express. Une chose est sûre, le succès n’a pas monté à la tête de celle qui avouait candidement à Thierry Ardisson savoir qu’elle avait tourné dans un grand film, mais sans pouvoir vraiment l’apprécier. Se doute-t-elle seulement qu’elle vient de répéter l’exploit en prêtant ses traits mutins à Mathilde dans la nouvelle œuvre de Jean-Pierre Jeunet?
"J’ai confiance en l’ambition du projet, confie Tautou, je sais que c’est un film français de grande envergure, qui récolte beaucoup de succès et de très bonnes critiques en France pour l’instant. Évidemment, ce ne sera pas le même miracle que pour Amélie; c’est arrivé une fois en 30 ans et à mon avis, il faudra autant de temps avant que ça se reproduise… Je n’ai pas ressenti de pression par rapport aux retrouvailles, mais par rapport à la beauté du rôle et l’idée que je sois à la hauteur. J’avais besoin de m’impliquer profondément dans ce personnage parce que j’avais la mesure de sa profondeur. J’ai vraiment pris le rôle comme si c’était la première fois que je travaillais avec Jean-Pierre."
Cette héroïne, qui n’est pas sans rappeler Amélie Poulain par sa détermination, est avant tout une création de Sébastien Japrisot, décédé avant de pouvoir savourer le merveilleux travail d’adaptation de Jeunet et de Guillaume Laurant. Persuadée que son fiancé Manech (Gaspard Uliel, vu dans Les Égarés d’André Téchiné) n’est pas mort à la guerre, Mathilde remuera ciel et terre pour le retrouver.
Avec son tourbillon de coïncidences habilement liées les unes aux autres, ses signes farfelus du destin, le ludisme de la mise en scène aux mille et un détails, la photographie sombre et raffinée, Un long dimanche de fiançailles n’est rien de moins qu’un petit chef-d’œuvre. Pourtant, certains parleront d’un film bourré de tics, d’une version noire d’Amélie Poulain. Nous préférons dire qu’Un long dimanche… porte bel et bien la signature reconnaissable entre toutes d’un grand cinéaste.
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