Interférences : Les vivants, les morts et les autres
Cinéma

Interférences : Les vivants, les morts et les autres

Interférences, de Geoffrey Sax, traite d’un phénomène paranormal avec sérieux et moult effets-chocs. Bref entretien téléphonique avec l’acteur Michael Keaton, mi-sceptique, mi-crédule.

Depuis la nuit des temps, l’homme manifeste sa fascination pour l’au-delà. Incantations, tables tournantes, planchettes de Ouija… tant de moyens pour percer le mystère de la mort sans réellement y parvenir. Cependant, dans les années 1920, un phénomène paranormal allait bouleverser les soi-disant médiums et les adeptes des sciences occultes: EVP (Electronic Voice Phenomenon ou phénomène de voix par moyens électroniques). Dorénavant, les esprits allaient communiquer avec notre monde via le téléphone, le téléviseur puis l’ordinateur. Un sujet en or pour le cinéma, que l’on pense à l’efficace Poltergeist ou au terrifiant Le Cercle, qui ont dû épouvanter bien des télévores.

Peu après la mort de sa femme, Jonathan (Michael Keaton, solide) reçoit la visite de Raymond Price (convaincant Ian McNeice) qui lui affirme recevoir des messages de la défunte. Ayant lui-même reçu un mystérieux coup de téléphone, le veuf n’a plus qu’une idée en tête: communiquer avec sa femme. Toutefois, lui et Sarah (Deborah Kara Unger, fiévreuse), rencontrée chez Raymond, découvriront bientôt qu’il n’est pas bon de réveiller les morts. Évidemment! À part le romantique Mon fantôme d’amour et ses dérivés, vous en avez vu beaucoup de films où les fantômes voulaient du bien aux vivants?

À l’instar de son personnage au début du récit, Michael Keaton se considère-t-il comme une personne rationnelle? "Oh que oui! de répondre spontanément l’acteur qui s’est fait discret à l’écran au cours des dernières années. Je sais que bon nombre de gens croient à ce phénomène, mais pour ma part, je n’y crois pas du tout… même si, comme bon nombre d’entre nous, j’ai été témoin de choses inexplicables." En revanche, Deborah Kara Unger s’est montrée plus curieuse et moins sceptique: "Tout au long du tournage, elle faisait montre d’une grande ouverture d’esprit, mais c’est le propre des femmes, ne croyez-vous pas?"

Qu’on y croie ou non, l’EVP s’avère un phénomène fascinant; pourtant, Keaton ne s’y est pas intéressé outre mesure à la lecture du scénario: "À la mort de sa femme, Jonathan ne connaît rien à ces phénomènes; afin de mieux ressentir son état d’esprit, j’ai ainsi préféré ne pas faire de recherches sur le sujet. C’est donc vierge que je me suis présenté sur le plateau! (rires) En fait, ce qui m’intéressait vraiment dans ce film, c’était le drame de cet homme qui a tout pour être heureux et qui, du jour au lendemain, perd tout. Je dirais qu’il est plutôt rare de rencontrer des personnages de cette envergure dans des films de genre, quoique, honnêtement, je ne sois pas spécialiste en la matière." De fait, plus près de la sensibilité du Sixième Sens que des recettes éprouvées de La Noirceur, Interférences, du réalisateur de téléfilms Geoffrey Sax, traite avec émotion et conviction d’hallucinations auditives, sans oublier de miser sur toute une gamme d’effets-chocs. Et après avoir vu ce terrifiant thriller, l’envie de communiquer avec mamie ou tout autre grand esprit disparaît à tout jamais.

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