Klaus Maria Brandauer : L'acteur et ses doubles
Cinéma

Klaus Maria Brandauer : L’acteur et ses doubles

En 1980, Klaus Maria Brandauer conquiert le monde dans Mephisto d’Istvan Szabo. Un quart de siècle plus tard, le Goethe-Institut offre une rétrospective des films marquants du plus célèbre acteur autrichien.

S’il ne fallait parler que d’un rôle de Klaus Maria Brandauer, ce serait celui de Hendrik Höfgen, acteur de gauche à l’ambition et au narcissisme si démesurés qu’il n’hésita pas à vendre son âme aux nazis. Et pourtant, celui qui a interprété quelques grands hommes de l’histoire, de Néron à Jules César en passant par Danton, s’est glissé dans la peau de personnages tout aussi inoubliables. Et l’on ne parle pas de son rôle de méchant dans le James Bond Never Say Never Again.

Première partie d’une trilogie dénonçant la dictature, Mephisto (27 et 28 janvier) marque le début d’une collaboration remarquable entre le réalisateur hongrois Istvan Szabo et Brandauer qui prête ses traits machiavéliques à Höfgen. L’acteur au talent colossal éblouira de nouveau dans Colonel Redl (14 et 22 janvier), où il devient un militaire catholique aux racines juives qui gravit les échelons du pouvoir dans la crainte d’être démasqué. Vient ensuite Hanussen (20 et 21 janvier) dans lequel Brandauer incarne un homme capable de prédire l’avenir qui voit sa vie chamboulée le jour où il annonce que Hitler deviendra chancelier. Un triple tour de force à ne pas manquer.

Pleins feux sur Brandauer se poursuit avec Out of Africa de Sydney Pollack (15 janvier), magnifique drame sentimental inspiré de la vie de l’écrivaine danoise Karen Blixen (Meryl Streep) pour lequel l’acteur autrichien obtient une mise en nomination pour l’Oscar du meilleur acteur de soutien. Même s’il tourne parfois dans des productions sans éclat, l’homme tire son épingle du jeu, tel que le prouve Rembrandt de Charles Matton (3 et 4 février), où il brille dans le rôle-titre.

Grand acteur de théâtre avant tout, Brandauer a laissé Martin Wagner le suivre en février 1999, à Londres, où il jouait son premier rôle en anglais dans la pièce Speer d’Esther Vilars, qu’il mettait également en scène (Klaus Maria Brandauer: Speer in London, 3 et 4 mars). Enfin, la rétrospective offre Mario et le magicien de Brandauer lui-même (10 et 11 février), drame sur la montée du fascisme en Europe inspiré de Thomas Mann, où l’on devine l’impact qu’a eu Szabo sur ce monstre du grand écran. Du 14 janvier au 10 mars, au Goethe-Institut.