La rentrée en pièces détachées : Melinda and Melinda, Star Wars, The Woodsman, 5X2, Maman last call, Le Survenant, Millions, etc.
Les habituels poids lourds hollywoodiens; de grosses pointures européennes; du made in P.Q.; quelques festivals aussi. Le premier tiers de 2005 se présente normalement. Au lieu de vous montrer le buffet, on a préféré vous proposer quelques morceaux de choix.
HOLLYWOOD PRÉSENTE…
Les gros canons retentiront plus tard dans l’année. En attendant, on attirera l’attention sur trois titres:
Melinda and Melinda (Woody Allen)
Le Woody annuel. Capable du meilleur (il y a 25 ans) comme du pire (récemment), Allen peine à se renouveler et on se dit qu’une longue sabbatique lui ferait le plus grand bien. Enfin, M&M, comédie romantique new-yorkaise (surprise!), serait un cru supérieur. Distribution intéressante, incluant Chloë Sevigny et… Will Ferrell. 18 mars.
The Interpreter (Sidney Pollack)
Un agent du FBI (Sean Penn) doit protéger une interprète onusienne (Nicole Kidman) qui aurait eu vent d’un complot d’assassinat. Casting étoilé pour un suspense plutôt prometteur. Cela dit, Pollack n’a rien réalisé de brillant depuis Out of Africa, lancé il y a 20 ans. Tourné en partie au quartier général de l’ONU, à New York, fait sans précédent. 22 avril.
Star Wars: Episode III Revenge of the Sith (George Lucas)
Anakin Skywalker (Hayden Christensen) passe enfin du côté obscur de la Force. Ce troisième chapitre de la trilogie "initiale" serait le plus sombre de tous. Attendons-nous à une production techniquement époustouflante, mais susceptible d’être déficiente sur le plan narratif (Lucas lui-même a scénarisé, hummm…). 19 mai.
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EN COMPLÉMENT DE PROGRAMME…
The Woodsman, réalisation off-hollywoodienne, fait de Kevin Bacon un pédophile (21 janvier). Curtis Hanson (L.A. Confidential) propose In Her Shoes, comédie dramatique dans laquelle Cameron Diaz et Toni Collette deviennent frangines. 8 avril. Dans Be Cool, John Travolta et Uma Thurman refont équipe pour la première fois depuis Pulp Fiction (4 mars).
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DES NOUVELLES D’EUROPE
Ils ont fait Cannes, Berlin ou Toronto. Les voici prêts à se poser dans un cinéma de votre quartier.
5 x 2 (François Ozon)
La déconfiture d’un mariage racontée à rebours en cinq tableaux. Par sa structure inversée, la plus récente offrande de François Ozon (Swimming Pool) transcende un propos somme toute banal. Certains adorent, d’autres détestent. Bénéficie des talents de Valeria Bruni-Tedeschi. 25 février.
L’Esquive (Abdel Kechiche)
Le quotidien d’un ado vivant dans une cité parisienne est relaté avec acuité et empathie. La qualité du jeu des jeunes comédiens (tous non professionnels, sauf un) ne fait pas de doute. Chaleureusement reçu au dernier Festival du nouveau cinéma. 25 mars.
The Edukators (Hans Weingartner)
Comme Good Bye, Lenin! l’an dernier, cette production allemande devrait recevoir un bel accueil en nos terres. La trame repose sur les épaules d’un trio de jeunes idéalistes forcé de mettre ses convictions à l’épreuve. Mélange habilement commentaire social et intrigue romantique. Avec Daniel Brühl, remarqué dans GBL!. 27 mai.
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EN COMPLÉMENT DE PROGRAMME…
L’écrivain Yann Moix porte son Podium au grand écran. Benoît Poelvoorde y tient le rôle de Bernard Frédéric, sosie de Claude François. Comique. (15 avril). Pour sa première réalisation, Lucile Hadzihalilovic, collaboratrice de Gaspar Noé, signe Innocence, un drame mariant réalisme et onirisme (avril).
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RENTRÉE CHEZ NOUS…
Comment effacer le souvenir de 2004, année de gueule de bois pour le cinéma québécois? En se tournant vers des valeurs sûres. "Re-fe-le-me-le"…
Maman last call (François Bouvier)
Une chroniqueuse aux valeurs pro-choix tombe enceinte. Le gardera-t-y, le gardera-t-y pas? La comédie dramatique signée François Bouvier (Des histoires d’hiver) peut compter sur une distribution béton: Sophie Lorain, Patrick Huard, Anne-Marie Cadieux et Stéphane Demers. Scénarisé par Nathalie Petrowski d’après son bouquin. 11 février.
La Vie avec mon père (Sébastien Rose)
Le cinéaste est un animal qui a de la suite dans les idées. Pour son deuxième film, Sébastien Rose remet en scène le protagoniste principal de Comment ma mère accoucha de moi durant sa ménopause, campé par Paul Ahmarani. Ça se voudra drôle et ça tablera sur un trio complété par Raymond Bouchard et David La Haye. 18 mars.
Le Survenant (Érik Canuel)
Et un autre long métrage pioché à même notre fond de terroir… Entre Un homme et son péché et Aurore nous arrive Le Survenant, basé sur le roman de Germaine Guèvremont. Le récit, qui tourne autour de l’arrivée d’un "corps étranger" dans une communauté repliée, fait réfléchir sur le rapport que nous entretenons "à l’autre". Érik Canuel (Le Dernier Tunnel) promet quelque chose de visuellement "tranchant". Intrigant. Avec Jean-Nicolas Verreault dans le rôle du personnage central. 29 avril.
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P.-S. À L’USAGE DES FESTIVALIERS…
L’hiver et le début du printemps seront aussi marqués par quelques rencontres dignes d’intérêt. On y reviendra en temps et lieu. Au programme:
Les Rendez-vous du cinéma québécois: du 17 au 27 février à Montréal et du 21 au 27 février à Québec. "Plus de 150 projections incluant des primeurs et les grands crus de l’année 2004", annonce-t-on.
Le Festival de films pour enfants de Montréal: du 26 février au 6 mars aux cinémas Impérial et Beaubien. Des ateliers d’éducation cinématographique seront offerts aux tout-petits.
Le Festival international du film sur l’art: du 10 au 20 mars. Huit réalisations d’ici sont inscrites en compétition.
Festivalissimo: du 1er au 13 mars. Échantillon de cinéma ibéro-latino-américain. Programme de courts métrages prévu pendant la Nuit blanche du Festival Montréal en lumière.
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À SURVEILLER:
Millions: Un titre parmi 100 autres qui nous fait compter les dodos.
Ça ne récoltera sans doute pas de petit bonhomme doré manufacturé par l’Académie. La critique lui fera un accueil sympathique, sans plus. On attend pourtant Millions avec fébrilité. Le plus récent long métrage de Danny Boyle (Trainspotting, 28 Days Later) explore un thème déjà abordé dans Shallow Grave, mais de manière plus sombre. Deux garçonnets héritent par hasard d’une somme gigantesque de livres (£) provenant d’un vol de banque. Le hic: ils n’ont qu’une semaine pour en profiter avant que le Royaume-Uni ne se convertisse à l’euro… Divers échos, recueillis sur Internet, soulignent l’excellente prestation des jeunes comédiens et le traitement visuel relevé. Du Boyle pure crème anglaise, paraît-il. Sortie: 11 mars.