L'Assaut du poste 13 : La horde sauvage
Cinéma

L’Assaut du poste 13 : La horde sauvage

Avec L’Assaut du poste 13, adaptation d’une œuvre de John Carpenter, le réalisateur français Jean-François Pichet tâte du thriller états-unien.

Le sergent Roenick (drôlement perturbé Ethan Hawke) est en charge du poste 13 de la police de Detroit, un poste désuet qui fermera définitivement ses portes le jour de l’An. Pour Roenick, sombre en ce soir du 31 décembre, c’est néanmoins la fête au poste maudit. Accompagné d’une pétillante secrétaire déjantée, d’un futur retraité ventripotent, d’une psychanalyste monotone et d’une joyeuse horde de criminels plus ou moins endurcis ("forcés" de passer la nuit au poste en raison d’une intempérie qui empêche le fourgon cellulaire de poursuivre sa route jusqu’au pénitencier), notre sergent ne se doute pas une seconde que le décompte se terminera avec éclat. En effet, aussitôt les vœux échangés, un étrange attroupement armé prend d’assaut le poste avec l’intention d’éliminer l’un des criminels présents en courte pension, Marion Bishop (Laurence Fishburne), impliqué dans une histoire embarrassante qui risque d’éclabousser toute la classe policière de la région. Roenick, ses amis et les prisonniers prendront les armes et défendront leur peau face à ces policiers malveillants suréquipés et prêts à tout pour effacer les témoins gênants.

Remake du film de John Carpenter réalisé en 1976, lequel était largement inspiré du Rio Bravo d’Howard Hawks (1959), L’Assaut du poste 13 de Jean-François Pichet correspond à ces séries B dont le propos limité, honteusement stéréotypé, et les invraisemblances du scénario ne parviennent en rien à gâcher le plaisir coupable qu’éprouve parfois le spectateur face à une décharge de violence ponctuée d’un indispensable flot d’hémoglobine. Pichet, réalisateur du quelconque Ma 6-T va crack-er, s’est approprié l’œuvre de Carpenter avec l’idée d’en moderniser la forme sans toutefois négliger la réelle tension du contenu, qui avait déjà fait la très petite fortune du film d’origine. En ce sens, l’entreprise du réalisateur français fraîchement débarqué chez l’oncle Sam est une réussite. L’ambiance y est lourde et les surprenants revirements, nombreux. Malgré une courte introduction mélodramatique, le récit, à saveur western, ne s’embarrasse pas par la suite de psychologie niaise et ne fait aucunement dans la subtilité. Et c’est tant mieux en ceci qu’il répond adéquatement à ce qu’on attend habituellement d’un tel film: de l’action, de la sueur et de la fureur. Un très bon divertissement vite oublié, mais qui a l’avantage de livrer, sur-le-champ, la marchandise voulue.

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