Un homme à tout prix : Madame et son escorte
Un homme à tout prix, de Clare Kilner, met en vedette la star de la sitcom Will & Grace, Debra Messing, qui tente tant bien que mal de devenir une star de cinéma. Meilleure chance la prochaine fois…
Invitée au mariage de sa capricieuse demi-sœur (Amy Adams), Kat (Debra Messing), célibataire new-yorkaise et, il va sans dire, névrosée, engage pour la somme de 6000 $ Nick (Dermot Mulroney), beau ténébreux et escorte professionnelle de son état, afin d’épater sa famille dysfonctionnelle et, surtout, faire baver de jalousie le garçon d’honneur, Jeffrey (Jeremy Sheffield), qui est aussi son ex-petit ami. Au cours de ce séjour en Angleterre, quelques révélations ébranleront Kat que Nick laisse de moins en moins indifférente. Ciel! Serions-nous en présence d’une version "féministe" de Pretty Woman? Disons plutôt une comédie romantique nous ramenant à l’époque où Sandra Dee et Doris Day incarnaient l’idéal féminin.
De fait, malgré son langage parfois cru, elle est bien puritaine, cette romance de Dana Fox sagement réalisée par Clare Kilner. Reposant sur le charme de Debra Messing, qui fait toutefois figure de sous-Julia Roberts version Le Mariage de mon meilleur ami, dont elle retrouve incidemment le partenaire Dermot Mulroney (qui a l’air de s’ennuyer presque autant que nous), Un homme à tout prix stupéfie par son manque d’imagination, sa morale à cinq sous et sa fausse pudeur.
Comme on en a marre de ces versions remixées de Cendrillon et autres Peau d’âne. Quelqu’un pourrait-il dire aux scénaristes que les histoires de célibataires désespérées ont fait leur temps? Et honnêtement, mesdames, crieriez-vous comme des hystériques à la vue du pénis d’un bel étalon sortant nonchalamment de la douche? Pis encore, si ce même beau brummel partageait votre lit, improviseriez-vous un traversin à l’aide de quelques coussins? Serait-ce qu’un vent de pudibonderie venu des États-unis, où l’on se veut plus catholique que le pape en prêchant l’abstinence, aurait atteint les côtes de la perfide Albion? Va te cloîtrer, Bridget Jones! Heureusement, la campagne anglaise est toujours aussi belle et Kat connaît bien sa palette: c’est fou comme les couleurs pastel lui vont à ravir! Et que dire de ses chaussures! À faire pâlir d’envie toutes les Carrie Bradshaw de la planète…
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