Regard sur le court métrage au Saguenay : Toujours marteau
Cinéma

Regard sur le court métrage au Saguenay : Toujours marteau

Plywood 3/4 trimballe jusqu’ici contrebassine, spitfire, égoïne, schlack, tonnerre et autres instruments improbables de son cru pour participer à sa façon au festival Regard sur le court métrage au Saguenay.

Certains ne connaissent peut-être du groupe que son nom à la gloire de la rénovation, se demandant probablement pourquoi faire tout un plat autour d’une association de menuisiers du dimanche ou de quincailliers. Pour ceux-ci, histoire de mettre les choses au clair, voici quelques lignes récapitulant les faits saillants de la vie de Plywood 3/4. Qu’ils sachent d’abord que le groupe fait bel et bien de la vraie de vraie musique (et non pas juste de la perceuse-visseuse), qu’il existe depuis quelques années déjà et compte au moins deux albums à son actif, dont un éponyme. Le dernier, Beauté mécanique, est un album concept qui raconte l’histoire d’un homme qui se construit une femme de rêve dans son garage tandis que sa vraie femme se saoule dans la maison. Cet album a été accueilli unanimement et quasi jouissivement par la critique. Le groupe compte entre quatre et huit membres, dont la majorité joue de plusieurs instruments (parfois même d’instruments connus). En fait, les membres de ce groupe collectionnent divers talents et les mettent à profit d’une façon ou d’une autre au sein du groupe. Si tous sont multi-instrumentistes, certains sont aussi ébénistes, d’autres, mamans ou papas, designers ou photographes, la plupart sautés sur le crank shaft, comme on dit.

BRICOLE’N’ROLL

"En fait, on est de plus en plus un groupe à géométrie variable, dans le sens où tous les membres sont polyvalents, donc on peut interchanger les rôles. Comme on a tous aussi des projets parallèles à droite et à gauche (NDA: dont un nouveau bébé), c’est aussi pratique si tout le monde peut jouer à peu près de tout", décrit Sylvain Dumais, qui agit entre autres à titre de bassiste, de photographe et d’agent de communications. (Celui-ci a d’ailleurs voulu prendre lui-même la photo du band pour la page couverture de Voir. "Je connais mieux le groupe que n’importe quel photographe", avait-il plaidé!) L’expérimentation, l’invention, l’improvisation ne sont pas des termes vides pour Plywood 3/4, qui s’en sert pour aller toujours plus loin, pour se dépasser. "Si dans une chanson, on fait une fin à laquelle on s’attendait, on va se rasseoir et la travailler jusqu’à nous surprendre nous-mêmes", remarque le chanteur, qui écrit aussi la plupart des textes et arrive souvent avec la base des mélodies, lesquelles passent ensuite dans la machine à Plywood. On s’en doute, pas question de rajouter un joli petit vernis ou d’aplanir les encoches. Pas de compromis, Plywood 3/4 veut se reconnaître dans tout ce dans quoi il s’investit. Rien à voir avec du préfini.

PLYWOOD À HOLLYWOOD

Photo: Sylvain Dumais / www.sylvaindumais.com

"Ça faisait longtemps qu’on voulait venir au festival", raconte Sylvain Dumais. Rendez-vous manqué l’an dernier, donc, entre le festival et la gang de Plywood pour toutes sortes de raisons, d’horaire notamment. Mais cette année est la bonne et le groupe traversera le parc pour la première fois de son histoire de groupe, avec tout son bataclan, pour assurer la partie musicale du festival (le Cabaret du vendredi soir) et construire la trame sonore du film improvisé. Ils seront cinq à venir en notre Royaume: le chanteur Dany Placard, Luc Catellier à la batterie, contrebassine et autres instruments pouvant porter le nom de percussions, Sylvain Dumais, le bassiste-photographe-webmestre-etc., l’accordéoniste Priscille Gendron et le tromboniste Benoît Rocheleau.

"Moi aussi je veux aller au Saguenay!" s’est exclamé, paraît-il, Urbain Desbois lorsqu’il a su que ses amis étaient invités par REGARD. En deux temps trois mouvements, le voilà invité surprise! "Il remplira notre entracte vendredi et fera notre première partie le samedi au Potin", précise Sylvain Dumais. "Ça se peut qu’on fasse des tounes ensemble, on verra", ajoute ce dernier. Ce qu’on sait, en attendant, c’est que le public aura droit à l’intégrale de l’album concept Beauté mécanique le 25 et à quelques incursions dans les premiers albums, plus d’autres folies selon l’humeur le 26.

Pendant la journée de samedi, le band s’appliquera à mettre de la musique sur les images du film improvisé, réalisé cette année par Maxime Giroux (clips des Cowboys Fringants et de Corneille, notamment). "Le film est supposé être terminé pour le samedi matin, dixit Dany Placard, qui confie être très enthousiaste à l’idée de faire de la musique de film. Avec l’album concept, on avait déjà commencé à installer des ambiances, à suggérer des univers."Et l’univers de Plywood 3/4, ce n’est pas de la moquette.

Le 25 février
Au Cabaret du festival
Le 26 février
Au Potin

REGARD SUR UNE AVANT-PREMIÈRE

L’équipe de REGARD donne rendez-vous à tout le monde pour l’avant-première du festival le mercredi 23 février à la Boîte à Bleuets à 20 h 30. L’équipe du film improvisé sera sur place pour rencontrer les cinéphiles et il y aura des tas de courts métrages à se mettre sous la dent! (E.C.)