La Camisole de force : Retour vers le futur
Cinéma

La Camisole de force : Retour vers le futur

Dans La Camisole de force, Adrien Brody subit un traitement psychiatrique qui le fait voyager vers le futur. Beaucoup de bruit pour rien.

Devenu amnésique après avoir reçu une balle dans la tête, John Stark (Adrien Brody), vétéran de la Guerre du Golfe de retour dans son Vermont natal, est accusé d’avoir abattu un policier. Placé dans une institution psychiatrique, le pauvre homme se voit livré à un traitement des plus douteux par le docteur Becker (inquiétant Kris Kristofferson). Cette thérapie consiste à immobiliser le patient dans une camisole de force puis à l’enfermer dans un casier de la morgue. Une lobotomie avec ça? Plutôt que de se rappeler son passé, Stark sera projeté dans le futur où il fera la connaissance de Jackie (Keira Knightley, qui essaie de contrôler son accent britannique en se rongeant les ongles) avec qui il tentera d’élucider le meurtre du policier et de s’assurer un avenir meilleur.

Remarqué à Cannes en 1998 avec sa biographie expressionniste du peintre Francis Bacon, Love is the Devil, John Maybury ne passera sans doute pas à l’histoire pour avoir commis ce thriller pseudo gothique qu’est La Camisole de force. Non pas que le film soit mauvais. Bien au contraire, puisqu’on y retrouve avec plaisir moult références grappillées à droite et à gauche, de Jacob’s Ladder à Back to the Future (si, si, si!) en passant par Fargo (pour le paysage hivernal, disons…), One Flew Over A Cuckoo’s Nest et 12 Monkeys.

Bien que visiblement doué, Maybury n’a malheureusement pas le génie d’un Terry Gilliam… À force d’en mettre plein les yeux du spectateur avec une accumulation d’effets-chocs, lesquels deviennent rapidement lassants et répétitifs, le réalisateur donne l’impression de vouloir combler les lacunes d’un scénario relativement simple malgré sa prémisse complexe. En résulte donc un film maniéré et plus ou moins convaincant qui ne sera jamais arrivé à tenir le public en haleine ni à le faire s’attacher réellement aux tribulations du personnage principal, et ce, même si Adrien Brody livre généreusement la marchandise. Demeure toutefois une atmosphère glauque à souhait qui procurera quelques frissons… mais pas pour très longtemps.

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