Otages de la peur : Le négociateur
Cinéma

Otages de la peur : Le négociateur

Otages de la peur permet à Bruce Willis de re-sculpter sa musculature de héros. À 50 ans, un gars doit surveiller sa  ligne…

Le 19 mars prochain, Bruce Willis devra planter 50 bougies dans son gâteau d’anniversaire. Les fans du bonhomme n’ont pas à s’en faire, l’heure de la retraite est encore loin d’avoir sonné. Après tout, à Hollywood, ces messieurs franchissant le demi-siècle ont encore de belles années devant eux. Ça vaut même pour les durs misant principalement sur une réputation établie il y a des lustres – des jeunots comme Eastwood et Connery ont bien continué à faire des cabrioles passé le cap de la soixantaine…

À 50 ans, remarquez, il pourrait être intéressant de penser à se coller à des trucs différents, de songer à élargir un peu sa palette. Après une petite figuration comique dans Ocean’s Twelve, Bruce Willis revient plutôt au genre qui lui réussit le mieux: le bon gros film d’action pétaradant.

Saisissez l’aubaine, Willis devra ici affronter deux bandes de méchants plutôt qu’une. D’abord, trois post-ados portés sur la gâchette, qui ont commis l’erreur de kidnapper l’homme de main (Kevin Pollak) d’un groupe de véritables escrocs. Et lesdits escrocs, qui ont décidé d’utiliser Willis afin de délivrer leur acolyte; pour convaincre le négociateur pris en sandwich, les méchants kidnappent sa femme et sa fille… Euh… vous êtes toujours là?

En attendant Die Hard 4, en chantier pour 2006, Bruce s’est remis à l’entraînement pour Otages de la peur de Florent Emilio Siri. Également engagé à titre de producteur, le comédien hérite ici d’un rôle fait sur mesure. La description de tâches de Jeff Talley, négociateur de police, correspond parfaitement au profil de Willis. Le travail implique de nombreuses besognes physiques (maniement d’armes à feu, conduite automobile à risque, affrontements physiques virils…) et un minimum de psychologie (assimilable grâce à un cours de rattrapage-éclair).

Pour le reste, à défaut de pouvoir défendre le scénario, parfaitement bordélique, Bruce pourra au moins attirer l’attention sur l’esthétique léchée de Otages de la peur (le générique est superbe) et vanter ses décors (la maison aux otages rappelle celle de Panic Room).

En ce qui concerne l’évaluation de sa propre performance, M. Willis s’en remettra aux critiques. Certains y verront l’expression d’un talent unidimensionnel. D’autres, hésitant à gâcher un anniversaire, y trouveront le premier indice d’un retour aux sources.

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