FIFA : Les mystères de la création
Cinéma

FIFA : Les mystères de la création

Le 23e FIFA s’achève dimanche soir avec une cérémonie de clôture au Musée des beaux-arts. Y sera dévoilé le palmarès 2005. D’ici là, que voir?

Dernier tour de piste au Festival international des films sur l’art. Il ne vous reste que quatre jours pour tenter de percer les mystères de la création. Que choisir?

Le jeudi 17 mars, au Musée d’art contemporain, sera présenté Fred – Derrière le miroir, un portrait du célèbre bédéiste auteur de la série Philémon. Fred, de son vrai nom Othon Aristidès, fondateur de Hara-Kiri, collaborateur à Pilote, est l’un des grands de la bédé; ce film repasse le dimanche 20 mars à la Cinémathèque québécoise.

Le 18 mars, deux séances sur l’art contemporain sont à surveiller, malheureusement à la même heure (21h30). Au Musée d’art contemporain seront projetés les films sur Luigi Ontani, Olafur Eliasson et Helen Chadwick alors qu’à l’Institut Goethe, Niki de Saint Phalle de Peter Schamoni sera à l’affiche. À vous de choisir.

Le samedi 19 mars, à 14h (à la Cinémathèque québécoise), il faudra absolument aller voir la sélection de 13 vidéos d’art réalisées par la commissaire Nicole Gingras. Puis, à 19h (à l’ONF), sont présentés Portrait de l’artiste en muse du jeune réalisateur Étienne Desrosiers et un film sur le curieux dessinateur Henry Darger.

Toujours le samedi (à la Place des Arts, à 21h30), il ne faut pas rater le film sur le photographe de mode Helmut Newton. Newton a toujours su fabriquer des images hors du commun en plus de tout faire avec glamour, même dans sa mort (en janvier 2004), en trépassant dans un accident de voiture avec sa Cadillac sur le célèbre Sunset Boulevard… Cette séance met également à l’affiche un film sur le grand photographe Edward Weston.

Un bilan positif?

Au-delà des aimés (Around de Pappi Corsicatto sur le sculpteur Serra; Michelangelo: Eye to Eye, sorte de testament d’un autre Michel-Ange, le cinéaste Antonioni…) et des détestés (Eternal Gaze sur Giacometti est rempli de clichés insupportables sur la création), il y a, plus généralement, un bilan à dresser sur le genre du film sur l’art.

Le FIFA 2005 amènera encore cette année à tirer le constat que, malheureusement, ce genre cinématographique n’a pas encore été assez investi par de véritables auteurs ayant un point de vue marquant sur l’art, proposant une lecture intellectuelle et visuelle du champ artistique. Depuis une vingtaine d’années le genre prolifère, mais le film sur l’art reste encore englué dans l’idée qu’il faut rendre compte de la vérité de l’œuvre et du créateur (quelle idée stupide, comme si la richesse d’une œuvre ne dépendait pas justement de sa capacité à résonner dans le temps) alors qu’il devrait avant tout être le fait d’intellectuels-cinéastes prenant parti dans les débats artistiques et idéologiques de leur époque. À quand une prolifération d’essais filmiques?

Jusqu’au 20 mars