Le Cercle 2 : Ça tombe à l'eau
Cinéma

Le Cercle 2 : Ça tombe à l’eau

Pour tourner Le Cercle 2, Hollywood a recruté le réalisateur du film original, le Japonais Hideo Nakata. Le résultat  déçoit.

Les choses commencent à sérieusement se compliquer avec tous ces films fantastiques japonais qui engendrent des suites à répétition dans leur pays d’origine, puis de nouvelles versions américaines, lesquelles sont suivies d’inévitables sequels. Comme pour compliquer davantage les choses, Hollywood importe non seulement les sujets, mais aussi les artistes. Ainsi, après que Takashi Shimizu eut réalisé quelques suites à son célèbre Ju-On, il en a tourné un remake américain. De son côté, Hideo Nakata avait déjà signé Ringu et Ringu 2 au Japon, avant de venir aux États-Unis pour tourner Le Cercle 2, qui est la suite de Le Cercle, excellent remake de Gore Verbinski, sans être tout à fait le remake de Ringu 2. Vous me suivez? Peu importe.

La seule chose qui soit à peu près limpide, c’est le ratage de cette suite pourtant très attendue. La première erreur fatale commise par le scénariste Ehren Kruger (en dehors des dialogues, tous plus imbuvables les uns que les autres) est de mettre de côté très rapidement le principal filon du film original, c’est-à-dire l’enregistrement vidéo porteur d’un maléfice meurtrier qui se répand à la manière d’un virus. Très tôt dans l’intrigue, la seule copie de ce ruban terrifiant est brûlée par l’héroïne, la journaliste Rachel Keller (Naomi Watts). Ce qui nous incite à nous demander pourquoi elle n’a pas été détruite à la fin du premier film. Ce qui nous aurait peut-être épargné cette suite. Mais bon.

Donc, plus de cassette. Reste le fantôme de la fillette qui hantait ladite cassette. Étrangement, la petite malcommode ne semble pas du tout handicapée par la destruction du VHS, puisqu’elle apparaît un peu partout quand bon lui semble, y compris à la télévision grâce au câble, ou sur les photos numériques. On n’arrête pas le progrès.

Quant au réalisateur, il injecte une bonne dose d’idées visuelles dans l’illustration de toutes ces élucubrations, allant même jusqu’à plagier son propre Dark Water, en exploitant abondamment, parfois brillamment, le motif de l’eau en tant que vecteur du surnaturel. Mais à cause du scénario mal écrit, même avec deux interprètes aussi convaincus que Naomi Watts et le petit David Dorfman, tous les efforts d’imagination et de stylisation du cinéaste demeurent des coups d’épée dans l’eau.

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