Hybride : Des Québécois à Sin City
Cinéma

Hybride : Des Québécois à Sin City

L’équipe d’Hybride, compagnie québécoise de renommée internationale, a signé 735 effets visuels numériques pour le premier segment de Sin City de Robert Rodriguez. Entrevue avec Daniel Leduc.

"Une fois de plus, les artisans d’Hybride ont donné vie à l’un de mes rêves enfiévrés, racontait Robert Rodriguez lors d’une conférence de presse. Hybride crée des images que nous, simples mortels, ne pouvons même pas imaginer. Hybride, c’est l’endroit où aller pour voir le monde autrement."

Rodriguez a été l’un des premiers réalisateurs de Hollywood – et ils sont de plus en plus nombreux à le faire – à recourir aux services d’Hybride. Alors que certains constatent un ralentissement dans l’industrie cinématographique québécoise, cette entreprise de Saint-Sauveur, qui emploie 75 personnes, doit refuser des contrats tant la demande pour des effets spéciaux à la fine pointe de la technologie au prix du marché est élevée.

Venant à peine de signer 54 minutes d’effets spéciaux de Sin City, l’équipe d’Hybride planche déjà sur The Adventures of Shark Boy and Lava Girl, dernière réalisation de Rodriguez, qui aime se vanter de faire des films qui semblent avoir nécessité 130 millions de dollars, alors qu’ils en coûtent à peine (hum!) 30 millions. Toutefois, n’allez pas croire qu’Hybride a bâti sa réputation sur ses bas prix. De fait, Hybride s’est taillé une place de choix sur le marché en combinant parfaitement imagination, vision artistique et technologie. Pour les 735 plans et quelques 200 décors, Hybride ne s’est pas contenté d’animer les dessins de Miller, mais bien de créer à partir de la bande dessinée un univers auquel on peut croire. Qui plus est, Rodriguez a pu se servir de matériel des plus récents, telle la caméra Sony F-950, un prototype.

De raconter Daniel Leduc, directeur des effets visuels: "Les gens s’imaginent que lorsque l’on travaille en CGI, le résultat final sera automatiquement de moins bonne qualité que si l’on filmait dans de vrais décors. Rodriguez ne voulait pas que Sin City ait l’air vrai. Nous avons créé des environnements virtuels qui lui paraissaient trop réels; nous avons aussi réalisé des paysages avec de belles textures, mais Roberto nous a dit: "Non! Je veux plus de style! Plus de couleurs pleines! Plus de faux éclairages!" Alors nous cherchions à trouver des outils pour créer des images atmosphériques et non réalistes." Grâce aux produits de la firme montréalaise Discreet, l’équipe d’Hybride y est parvenue haut la main.

Après 10 ans d’existence, la filmographie d’Hybride impressionne: la trilogie Spy Kids de Rodriguez, Sky Captain and the World of Tomorrow de Kerry Conran, Racing Stripes de Frederick Du Chau, pour n’en nommer que quelques-uns… Et dire qu’Hybride n’a ni bureaux ni représentants sur la Côte Ouest! "C’est vrai, nous n’avons personne pour harceler les gens à Los Angeles, de lancer Daniel Leduc en haussant les épaules. Nous ne fonctionnons pas du tout ainsi, tout se fait grâce au bouche-à-oreille. Jusqu’à maintenant, ç’a bien fonctionné pour nous, mais qui sait ce que nous réserve l’avenir?"

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