Match parfait : Enfants de la balle
Avec Match parfait, adaptation d’un roman de Nick Hornby, les frères Farrelly font preuve d’une maturité insoupçonnée. Coup sûr.
Si on connaissait bien leur sens de l’humour carburant aux fluides corporels les moins ragoûtants, on ignorait l’indécrottable affection des frères Farrelly (There’s Something About Mary) pour le passe-temps préféré des Américains. La passion des frangins est telle qu’ils auraient fait des bassesses pour obtenir le droit de réaliser Match parfait, comédie romantique retraçant les amours complexes d’un mordu des Red Sox de Boston.
Laissant au vestiaire leur sac à blagues douteuses (jusqu’en septième manche, en tout cas…), Peter et Bobby Farrelly s’appliquent ici à rendre hommage à leur équipe favorite et à sa légion de fanatiques, dont la fidélité a enfin été récompensée l’automne dernier – Boston a remporté la Série mondiale pour la première fois depuis 1918.
Ben (Jimmy Fallon, en forme) mange du baseball matin, midi et soir. Le garçon organise sa vie de façon à ne rien manquer des exploits de ses favoris. Prof d’école, il a le loisir de profiter de son abonnement de saison tout au long de l’été. Dans cet univers exclusif, la place réservée aux filles est limitée. À moins qu’elles ne soient fans elles aussi…
Apparaît alors dans le portrait une certaine Lindsay (Drew Barrymore, pétillante). Mignonne et tout, la petite ignore les subtilités de la game. Malgré cela, Ben lui trouve un je-ne-sais-quoi. C’est alors que la saison commence… Qui l’emportera? Lindsay ou les Sox?
Adapté librement du roman de l’Anglais Nick Hornby, Match parfait troque ici le foot contre le baseball, Londres contre Boston. L’échange est profitable. Rien à voir avec la fidèle mais insipide version filmée en 1997 et mettant en vedette Colin Firth.
Histoire d’amour maquillée en rouge et bleu (aux couleurs des BoSox), le film des Farrelly en profite également pour émettre, sur fond d’humour burlesque, un commentaire sur la peur de l’engagement et partager, par l’absurde, quelques observations sur la mentalité du fan moyen. Dans le mille.
Si la fin paraît emballée un peu rapidement, c’est que les Red Sox ont, contre toute attente, réussi à triompher de leurs ennemis jurés, les Yankees de New York. Du coup, on a dû greffer à la conclusion un épilogue un peu bancal. Seule fausse balle dans ce divertissement compétent.
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