Saint Ralph : La course des miracles
Cinéma

Saint Ralph : La course des miracles

Saint Ralph raconte le parcours d’un adolescent poussif qui voulait courir le marathon. À vos marques, prêts, priez…

Portez les foulées impériales d’athlètes forts en jambes au grand écran et on sprintera jusqu’au cinéma. C’est comme ça depuis que nos parents, jadis marathoniens, nous ont initiés aux joies de la course à pied. Malheureusement, sauf exception (Chariots of Fire…), le septième art n’a jamais su rendre justice à cette noble activité. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Et réessayé. Et réessayé encore, ainsi qu’en atteste Saint Ralph, tentative mal entraînée réalisée par Michael McGowan (My Dog Vincent) sous la bannière unifoliée.

Ralph Walker (Adam Butcher) traverse une mauvaise passe. Son père est mort, sa mère est dans le coma et le directeur de son collège classique veut l’envoyer à l’orphelinat. Ado "hormonalement" agité, Ralph tente de canaliser son énergie de façon constructive. Croyant que seul un miracle pourra ramener sa douce maman à la vie, notre garçon se met à la course à pied avec l’objectif de remporter le… marathon de Boston. Saint Jude, priez pour lui.

Employant comme toile de fond la grande noirceur des années 50, Saint Ralph dépeint assez convenablement l’éveil d’un jeune homme déchiré entre l’appel du mâle et la volonté de faire le bien autour de lui. Du haut de leur chaire, les curés chargés de son éducation ne manquent pas de rappeler à Ralph que le péché est partout. Seul le père Hibbert (Campbell Scott), ex-coureur olympique (!), semble comprendre que l’ado a besoin d’être poussé plutôt que freiné. Du départ à l’arrivée, Ralph livre donc un combat moral (représenté par l’abstinence charnelle) et physique (passant par l’entraînement) qui prend parfois un ton comique (plutôt efficace), tombe ponctuellement dans la fantaisie (avec moins de bonheur) pour ultimement succomber au mélodrame (le photo-finish est particulièrement cucul…).

La mécanique même du drame sportif confinant à un parcours officiel, tout élément de surprise est évacué du scénario. Du coup, les scènes tenant le mieux la route sont celles tournées loin de la piste de course. Malgré ces fautes – somme toute vénielles -, on encouragerait volontiers Ralph dans sa course folle. Mais le petit, avec sa bouille ingrate, se révèle peu attachant et, peu à peu, on en vient à se désintéresser de sa quête. Parfois, à court de miracles, même les saints s’essoufflent.

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