Rétrospective Tsai Ming-liang : Contemplations
Cinéma

Rétrospective Tsai Ming-liang : Contemplations

Couronné lors du dernier festival de Berlin, Tsai Ming-liang est l’objet d’une rétrospective exhaustive à la Cinémathèque québécoise. Morceaux choisis.

Il est facile de passer à côté de l’œuvre de Tsai Ming-liang tant celle-ci peut se révéler rébarbative à première vue. De fait, par leur rythme méditatif, leurs dialogues peu abondants, leurs très longs plans fixes qui captent en temps réel les gestes parfois anodins du quotidien, les films du grand réalisateur taiwanais d’origine malaise peuvent venir à bout de la patience de bien des cinéphiles endurcis. Pourtant, bouder une telle démarche, ce serait se priver d’une œuvre qui traduit parfaitement le mal-être de l’homme moderne.

Un Nuage au bord du ciel (2005)

Film sans dialogue, Un Nuage au bord du ciel réunit le couple de Et là-bas, quelle heure est-il? (16 et 23 avril), cet hommage à Truffaut mettant en vedette Jean-Pierre Léaud. Prix de la meilleure contribution artistique et Prix Alfred-Bauer lors de la dernière Berlinale. Une avant-première exceptionnelle à ne pas manquer. (14 avril)

Vive l’amour (1995)

Un appartement inoccupé est le théâtre des rencontres clandestines d’un couple et des malheurs d’un jeune homosexuel suicidaire. Pour rendre compte de la difficile quête d’amour, Tsai utilise des cadrages soignés et des dialogues épurés qui soulignent efficacement la solitude criante des trois protagonistes. (16 et 22 avril)

La Rivière (1996)

Après avoir été figurant dans un film, Xiao-kang (Lee Kang-sheng, acteur fétiche de Tsai), le jeune homme mal dans sa peau de Les Rebelles du dieu Néon (15 et 22 avril) et de Vive l’amour!, contracte un étrange torticolis. Un récit métaphorique sur l’incommunicabilité des êtres à l’atmosphère lourde et au rythme léthargique. Troublant. (16 et 23 avril)

Goodbye, Dragon Inn (2003)

Dans une salle de cinéma sur le point d’être fermée, des spectateurs assistent à une projection d’un classique du cinéma hongkongais, Dragon Inn, à laquelle prennent part des acteurs du film. Pendant ce temps, les employés du cinéma vaquent à leurs occupations. Dans sa façon attentive de filmer les déplacements et les agissements des protagonistes, Tsai montre toute la tendre nostalgie qu’il éprouve envers une époque révolue. Mélancolique. Précédé de Le Pont n’est plus là (2002), court métrage méditatif sur la disparition du pont de la gare de Taipei. (21 et 23 avril)

Du 14 au 23 avril, à la Cinémathèque québécoise.
www.cinematheque.qc.ca

Voir calendrier Cinéma