Parlons Génocides : Cinémas de l'oppression
Cinéma

Parlons Génocides : Cinémas de l’oppression

Le volet cinéma de Parlons Génocides propose une sélection de films qui évoquent l’extermination, l’oppression et la peur de l’oubli.

Avec son titre sans équivoque, l’événement Parlons Génocides, dont la première édition se tient à Montréal du 24 au 30 avril, cherche à stimuler la réflexion et la discussion sur le génocide sous toutes ses formes. Événement multidisciplinaire, Parlons Génocides propose un volet cinéma composé d’une douzaine de films plus ou moins récents qui, par l’entremise d’approches et de thématiques pour le moins variées, racontent la guerre, la haine ou la destruction d’un imaginaire collectif.

Alors que des exterminations ont encore lieu aujourd’hui, sous nos yeux, parler de génocide devient plus urgent que jamais. En parler pour réagir, mais aussi pour comprendre qu’il y a plusieurs façons d’anéantir des individus. En jetant un coup d’oeil sur cette programmation préparée par l’artiste multidisciplinaire d’origine arménienne Lousnak (l’initiatrice de l’événement), on se rend compte qu’au-delà de la question du génocide, c’est d’oppression au sens large qu’il est ici question.

En effet, aux côtés de films qui abordent directement le génocide arménien ou rwandais (Ararat d’Atom Egoyan, Mon fils sera arménien de Hagop Goudsouzian et Shake Hands With the Devil de Peter Raymont, présenté conjointement avec Vues d’Afrique lundi dernier), on retrouvera des œuvres comme Les Messagers de Helen Doyle, véritable parcours initiatique de Sarajevo à Groznyï, en passant par Kigali, qui refuse l’idée d’impuissance face à la barbarie; et L’arbre qui se souvient de Masoud Raouf, où il est question de l’oppression que le régime iranien fait subir à ses ressortissants. On pourra aussi revoir Littoral de Wajdi Mouawad, Ce qu’il reste de nous de François Prévost et Hugo Latulippe ainsi que Soraïda: une femme de Palestine de Tahani Rached.

Enfin, bel exemple de la diversité thématique qui caractérise cet événement, mentionnons Si le temps le permet de la réalisatrice Elisapie Isaac (chanteuse de la formation Taima), qui est retournée chez elle, au Nunavik, pour témoigner des craintes de son peuple face à la modernité qui menace son existence même. Étrangement, et c’est le moins que l’on puisse dire, le point de vue juif sur le génocide est absent du volet cinéma. Les organisateurs assurent cependant qu’il sera question du 60e anniversaire de la libération des camps nazis dans un autre volet de l’événement.

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