The Ballad of Jack & Rose : Commune populaire
Cinéma

The Ballad of Jack & Rose : Commune populaire

The Ballad of Jack & Rose raconte les derniers jours d’une utopie insulaire – et plein d’autres choses aussi. Avec l’énorme Daniel Day-Lewis.

Quoi, Daniel Day-Lewis est déjà de retour au travail? À peine trois ans après s’être montré le bout du nez dans Gangs of New York? On le sait adepte d’un rythme de travail relax (le gars a vraiment besoin de repos entre deux rôles). On le dit difficile dans l’évaluation des propositions qui lui sont faites (les navets hollywoodiens ne font pas partie de sa diète).

The Ballad of Jack & Rose est de ces rares projets ayant réussi, ces dernières années, à titiller le comédien anglais. En raison des raisons que l’on connaît, huit ans se sont écoulés entre le jour où il s’est fait offrir le scénario – écrit par Rebecca Miller, ensuite devenue sa femme – et celui où le tournage s’est bouclé.

Dans une île située au large de la côte est états-unienne, Jack (Day-Lewis) coule des jours paisibles avec Rose (Camilla Belle). Père et fille habitent une ancienne commune, aujourd’hui convoitée par un promoteur immobilier. Ce souci ajoute aux ennuis de santé de Jack, dont le cœur connaît des ratés. Il invite sa blonde Kathleen (Catherine Keener) à venir partager leur demeure (elle débarque avec ses deux fils). Dans les circonstances, pense Jack, une présence féminine ne lui fera pas de tort, non plus qu’à Rose. Enfin, c’est ce qu’il croit…

Ouvre approchable sous plusieurs angles, The Ballad of Jack & Rose se plaît à jongler avec les possibilités narratives qu’offre son scénario. Lancé sur la voie d’une espèce de critique écolo, le récit fait ensuite un crochet pour s’intéresser aux relations de plus en plus complexes liant le papa et son ado. D’autres digressions sont à signaler, dès lors que la maisonnée s’ouvre à de nouveaux locataires (source de sérieux bouleversements), avant que l’on aboutisse à une conclusion conséquente qui, histoire de bien boucler la boucle, fait comme écho à l’intro.

Étonnamment, ces zigzags nombreux, loin de dérouter, ajoutent au charme de l’ensemble. Ailleurs, un humour suscitant des rires tantôt jaunes, tantôt noirs réchappe certaines situations limites grotesques. Évidemment, on ne serait pas là à pérorer si ce n’était de Daniel Day-Lewis, qui habite le film avec toute l’intensité qu’on lui connaît. Un bon Jack…

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