Massaï, les guerriers de la pluie : Carte postale d'Afrique
Cinéma

Massaï, les guerriers de la pluie : Carte postale d’Afrique

Massaï, les guerriers de la pluie est une belle carte postale pour Occidentaux rêvant d’Afrique.

Premier long métrage de fiction du Français Pascal Plisson, surtout connu pour ses documentaires animaliers, Massaï, les guerriers de la pluie est un film plutôt curieux: d’une part, il cherche à dépeindre avec réalisme le peuple massaï du Kenya, mais de l’autre, il fait lourdement appel aux stratégies narratives les plus courantes du cinéma de fiction occidental.

Le film raconte l’histoire de 10 jeunes guerriers massaïs envoyés dans la savane par les aînés afin de tuer Vitchua, un lion mythique associé au dieu de la vengeance. C’est par ce geste que l’on réussira à faire cesser la terrible sécheresse qui s’abat sur le pays. La peur au ventre mais impatients de devenir des hommes et des héros, ces guerriers adolescents s’enfoncent dans la savane. Ensemble, ils affronteront la nature sournoise, l’assaut d’une tribu ennemie, les animaux sauvages et la maladie. Mais aussi le doute qui s’installe: cette quête a-t-elle un sens? Doit-on mourir pour sauver les autres? Vitchua existe-t-il vraiment?

Écrit par le très parisien Olivier Dazat (fier de dire qu’il a toujours refusé de quitter son XIVe arrondissement), Massaï est une gentille fable initiatique universelle, grand public et sans surprises. Tout y est: propos moralisateurs, scènes d’héroïsme, histoire d’amour sous-jacente, etc. Ajoutons à cela la réalisation impeccable d’un réalisateur visiblement très habitué à filmer la savane africaine. Toutefois, l’enrobage esthétique est trop lourd. Et entre ces plans de la savane à vol d’oiseau, les travellings en steadycam et l’extrême lyrisme de la musique d’Yvan Cassar (dont les violons évoquent John Barry), on craint à tout bout de champ de voir surgir d’un buisson Meryl Streep et Robert Redford!

Pourtant, on veut aimer ce film! Les jeunes acteurs, de véritables Massaïs, interprètent leurs personnages avec un mélange de force et de tendresse, de violence et de poésie. Ils sont beaux à voir et à entendre (les dialogues sont en massaï). L’ensemble est certes un beau produit cinématographique, mais alors que l’on sort à peine du festival Vues d’Afrique (qui a néanmoins programmé ce film en ouverture), on s’attend à plus d’authenticité d’un film qui veut faire découvrir l’âme de guerriers millénaires.

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