Enron: The Smartest Guys in the Room : Chronique d'une faillite annoncée
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Enron: The Smartest Guys in the Room : Chronique d’une faillite annoncée

Enron: The Smartest Guys in the Room d’Alex Gibney décortique en détail la montée et la chute d’Enron. Attention, ça brasse comme dans les montagnes russes!

Adaptation du best-seller de Bethany McLean et de Peter Elkind, tous deux journalistes de la revue Fortune, Enron: The Smartest Guys in the Room d’Alex Gibney est aux affaires ce que Fahrenheit 9/11 de Michael Moore est à la politique étrangère du président Bush: un brûlot corsé fourmillant d’affirmations ahurissantes sur l’un des plus grands scandales financiers des dernières années. Entreprise basée à Houston, Enron était la septième plus grande entreprise américaine jusqu’à ce que le bateau coule en 2001; les principaux dirigeants se sont alors poussés avec plus d’un milliard en poche, tandis que les simples employés ont vu leurs économies et fonds de pension disparaître en fumée – quelques mois plus tard, Cliff Baxter, l’un des gros bonnets d’Enron, se suicidait.

À l’instar de Moore, Gibney fait montre d’un esprit de synthèse redoutable… à tel point que l’on se prend à rêver qu’il réalise un jour un documentaire sur la commission Gomery. Rassemblant quantité de témoignages des "victimes" de la faillite d’Enron, de messages téléphoniques et de documents audio-visuels réalisés chez Enron, Gibney semble prendre un malin plaisir à dévoiler la vraie nature de deux de ses principaux administrateurs, Ken Lay (surnommé Kenny Boy par Bush, père et fils) et Jeff Skilling. Ces deux rapaces aveuglés par leur ambition et leur soif de richesse n’ont pu participer au projet de Gibney; fort heureusement, ces kid-kodaks de la finance ont laissé beaucoup de traces derrière eux…

Fort d’un humour sardonique et d’une trame sonore pop-rock venant souligner le ridicule de certains acteurs, notamment Lou Pai, plus intéressé par les danseuses nues que par le bon roulement de l’entreprise, Enron: The Smartest Guys in the Room semble cependant arriver un peu trop tôt à l’écran. De fait, ce n’est qu’en 2006 que le procès pour fraude et conspiration de Lay et Skilling aura lieu. Enfin, si les chiffres ne sont pas votre tasse de thé, abstenez-vous, car l’ensemble pourrait provoquer chez vous une bonne séance d’"endormitoire" tant les chiffres fusent de toutes parts. En revanche, si le monde merveilleux des finances vous fascine, courez voir ce film et attendez patiemment la suite des choses.

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