House of Wax : De chair et de cire
Le film d’horreur House of Wax marque les débuts du réalisateur d’origine espagnole Jaume Serra, qui a fait ses classes dans la publicité et les clips.
Ce nouveau House of Wax n’a presque rien à voir avec le film d’épouvante essentiellement atmosphérique qu’a réalisé le vieux routier André de Toth en 1953, avec Vincent Price. On se trouve plutôt devant un slasher pur et dur qui s’assume.
L’intrigue, pour ce qu’il y en a, s’articule autour d’un décor, celui d’une ville abandonnée dont l’architecture de style art déco, tendance Miami, est en décrépitude. Au centre, se trouve la Maison de cire, un musée où non seulement les statues sont en cire, mais aussi les murs, les planchers, les plafonds, les meubles, tout! Le titre est à prendre au pied de la lettre. C’est dans ce décor insolite, et finalement très original, que vont débarquer les héros du film, une bande de jeunes gens qui semblent sortir tout droit d’une pub de Gap. Pas très dégourdis, ils vont allègrement se jeter dans les griffes des deux frangins psychopathes qui gèrent le musée. On aura compris que les statues de cire de l’établissement sont fabriquées à partir de cadavres humains…
Avec cette prémisse calquée sur celle de dizaines d’autres films du même genre, on a droit à une énième exploration du thème par excellence du cinéma d’horreur moderne américain: la dégénérescence de la cellule familiale. De Psycho à Texas Chainsaw Massacre, en passant par What Ever Happened to Baby Jane (dont on voit un long extrait dans l’une des meilleures scènes de House of Wax), rien n’est plus terrifiant, apparemment, qu’une sœur, un frère, une mère ou un père. Et tant pis pour les sempiternelles valeurs familiales américaines.
Ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’un film comme House of Wax soit pour autant très subversif. Le but du réalisateur est surtout de montrer le maximum de gore et de peau fraîche dénudée (notamment celles d’Elisha Cuthbert, de Chad Michael Murray et de Paris Hilton, laquelle a le temps de faire un strip-tease avant qu’un des tueurs lui enfonce un tuyau d’acier dans le crâne. Bien oui, c’est ce genre de films). Au moins, les amateurs en auront pour leur argent. Ils pourront même savourer à la fin une authentique scène d’anthologie lorsque la maison de cire s’engouffre dans les flammes en fondant comme une toile de Dali. C’est franchement pas mal.
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