Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants : Charlotte Forever
Cinéma

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants : Charlotte Forever

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants réunit de nouveau le couple Gainsbourg-Attal, trois ans après Ma femme est une actrice. Entretien avec l’acteur-réalisateur toujours amoureux de sa muse.

Après s’être intéressé à l’amour d’un gars ordinaire pour son actrice de femme, Yvan Attal se penche sur le destin d’un couple BCBG en signant une comédie au romantisme teinté de cynisme – ce qui s’avère parfait pour les cinéphiles allergiques à la saccharose ou à la guimauve. Pourtant, malgré tout le pessimisme qui traverse ce deuxième film, s’incarnera sous nos yeux ravis l’image parfaite du prince charmant: "Je crois que mon premier film était une comédie romantique alors que celui-ci est plutôt une comédie dramatique, d’expliquer Attal. Il est plus pessimiste à cause du constat sur le couple."

Marié à Gabrielle (Charlotte Gainsbourg, exquise), Vincent (Attal) fait l’envie de ses deux copains, Fred le don Juan qui souhaite enfin se caser (Alain Cohen, qui n’a vraiment pas la gueule de l’emploi) et Georges (Alain Chabat, égal à lui-même), dont l’union avec Nathalie (Emmanuelle Seigner, étonnante en anti-femme fatale) bat de l’aile. Pourtant, Vincent a une maîtresse, ce que ses potes ignorent et que Gabrielle sait sans le lui révéler. Cette dernière, qui aime son mari, se prendra à rêver d’une autre vie lorsqu’elle croisera le regard d’un bel inconnu à l’accent américain irrésistible (Johnny Depp). Eh non, vous ne rêvez pas, c’est bien le mec de Vanessa Paradis qui fait discrètement sa première apparition dans un film français: "J’ai demandé à le rencontrer et je lui ai donné un DVD de mon premier film. Il a aimé le scénario; on s’est rencontré à quelques reprises et il a finalement dit oui. Cela dit, moi aussi, j’ai cru rêver quand je l’ai vu apparaître cet après-midi-là chez Virgin…"

Une fois de plus, Attal porte les chapeaux d’acteur, de scénariste et de réalisateur, à son corps défendant, et se donne volontairement le rôle du mari ingrat, tâche dont il s’acquitte avec force conviction. Et pourquoi reprendre Charlotte pour jouer l’épouse? "Mais parce que je l’aime… de répondre spontanément Attal. Faire un film, c’est long, angoissant et laborieux; on a donc envie de travailler avec les gens qui sont le plus adaptés à ce que l’on veut faire."

Porté par une trame sonore planante, laquelle comporte des morceaux de Radiohead et du Velvet Underground choisis avec soin par le scénariste-réalisateur mélomane, Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ne casse sans doute pas la baraque en ce qui a trait aux relations hommes-femmes. Cependant, hésitant entre le portrait cynique d’une génération désabusée et le conte de fées version urbaine pour irréductibles romantiques, cette deuxième réalisation d’Attal parvient à séduire par ses petites scènes de la vie conjugale pleines de fraîcheur, de ludisme et de fous rires. Tout simplement craquant.

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