Graveyard Alive : Zombies pourris
Cinéma

Graveyard Alive : Zombies pourris

Apparemment, Graveyard Alive se moque de la mécanique des films de morts-vivants. C’est drôle, on ne rit pas du tout.

Personnellement, on préfère les loups-garous et les monstres aquatiques. Les zombies? On apprécie aussi, comme n’importe qui. Night of the Living Dead nous a fait, enfant, passer quelques inoubliables nuits blanches terré sous la courte-pointe. Cela avoué, on ajoutera que nos morts-vivants, on les aime mal intentionnés et hargneux.

Graveyard Alive, petite production montréalaise, nous les sert plutôt à la sauce "tata", en mode rigolo. Affamés, oui, mais de sexe autant que de chair (pourquoi pas?). Décalés, les monstres. À un tel point que l’ironie, poussée dans ses derniers retranchements, tombe à plat.

Un bûcheron victime d’un accident bizarre aboutit aux soins intensifs. Il s’amourache d’une infirmière moche, Patsy Powers (Anne Day Jones). Celle-ci ignore que son chéri est un zombie. Leur premier bisou sera mordant. Devenue "zombinette", Patsy acquiert une énergie sexuelle qui se double d’un appétit viandé féroce. La carnassière se met à faire des ravages de l’urgence à la morgue (son restaurant préféré) et finit par mastiquer à peu près tout le personnel. Seule résiste Goodie Tueschuze, une nurse blondasse, qui a découvert le pot-aux-roses.

Croisement entre le roman-savon hospitalier et le bon vieux film de zombies destroy, Graveyard Alive se réclame de la parodie. Pourtant, une lecture au énième degré n’a révélé aucune trace d’humour. On reconnaît que le croisement opéré résulte d’une bonne idée; on déplore que ladite idée ait été exploitée aussi platement. Unique bon plan, le recours au noir et blanc renvoie à Guy Maddin. Pour le reste…

D’accord, le film a été réalisé avec un budget famélique. L’équipe était sans doute animée des meilleures intentions. On devine que la réalisatrice, Elza Kephart, et sa gang se sont bidonnés pendant le tournage. Il aurait peut-être fallu nous présenter les bloopers

Visiblement conçu pour les festivals (il est passé à Fantasia 2003), Graveyard Alive a quand même trouvé son public auprès d’une clientèle de fondus. Mais ceux-là mangeraient du zombie, frais, pas frais…

P.S. Si notre critique ne vous a pas démontés, assurez-vous d’arriver tôt à la projection. En lever de rideau, on présente un court métrage très distrayant: Little Things, de Daniel Greaves. Ça, c’est drôle.

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