Ma belle-mère est un monstre : La mégère apprivoisée
Ma belle-mère est un monstre marque le retour de Jane Fonda au grand écran après une longue sabbatique. On constate qu’on ne s’était pas vraiment ennuyé d’elle…
Si le visage accuse quelques pattes d’oie, la silhouette demeure svelte. En fait, à partir d’un certain angle, la ressemblance avec son défunt paternel, Henry, est troublante. Tour à tour pépée de luxe, militante convaincue et "workoutaholic" finie, Jane Fonda assume désormais son âge (pas loin de 70 printemps) et épouse un personnage de femme à l’automne de sa vie.
Quinze ans après son dernier rôle (dans Stanley & Iris, de Martin Ritt), l’ex-madame Ted Turner se glisse dans les robes de Viola Fields, présentatrice de nouvelles fraîchement "démissionnée", vaguement schizo et limite alcoolo. Beau rôle.
Plus meurtrie qu’elle ne le laisse paraître, la dame cherche réconfort auprès de son médecin de fils, Kevin (Michael Vartan). Quand celui-ci lui annonce son intention de se marier, la maman saute une coche. Visiblement incapable de couper le cordon, elle fait tout en son pouvoir pour effrayer la promise, Charlie (Jennifer Lopez), qui n’est pas assez bien à son goût.
Et que le combat commence. Dans le coin gauche, JLo, poids plume au palmarès douteux. Dans le coin droit, Big Jane, poids lourd revendiquant une impressionnante feuille de route. Grâce contre harpie, attention! tous les coups sont permis…
Film n’ayant d’intérêt que dans l’affrontement entre ses deux principaux protagonistes, Monster-in-Law aurait eu intérêt à soigner davantage sa gauche. Une approche plus agressive, plus belliqueuse encore, aurait contribué à donner un peu de punch à cette comédie somme toute inoffensive.
Si le long métrage démarre enfin lorsque Fonda entre en scène, il faut d’abord se taper une longue intro cucul dans laquelle Lopez et Vartan se font des façons. Elle, présentée sous des dehors straight, ne peut utiliser son arme préférée (le cornet à deux boules). Lui, réduit à faire le beau, est tellement effacé qu’on en oublie son nom au bout d’une demi-heure.
La deuxième partie, bâtie comme un film de guerre – combats, négos, trêve… – aboutit à un traité de paix parfaitement ridicule, qui donne envie de relancer les hostilités. Grrr…
Si jamais quelqu’un, d’aventure, trouvait réponse à la question: "Pourquoi revenir à l’écran après une interminable sabbatique si c’est pour se commettre dans pareil divertissement?", merci de nous avertir.
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