Cris et coups de pied : Carton rouge
Cris et coups de pied reconfirme que ce grand dadais de Will Ferrell est un cabotineur de première. Aux douches, bonhomme…
Sur la foi de sa performance plutôt recommandable dans le Melinda and Melinda de Woody Allen, on a cru un moment que Will Ferrell était sur le point de faire un Jim Carrey de lui-même. Entendez par là que, laissant à d’autres grimaces et steppettes, le mec avait enfin dégoté un rôle plus nuancé dans un "vrai" film.
Mais chassez le naturel et il revient à bride abattue: pendant qu’on avait le dos tourné, le gars Ferrell est allé tourner Cris et coups de pied, une infecte comédie qui fait passer Elf pour une œuvre phare du septième art. Remarquez, notre zozo n’est pas le seul à blâmer. À ses côtés, on remarque le vénérable Robert Duvall qui, dans une vie antérieure, fut autre chose qu’un faire-valoir de troisième zone.
Depuis sa plus tendre enfance, Phil Weston (Ferrell), être mou et pusillanime, tente de se faire valoir aux yeux de son paternel, Buck (Duvall), bonhomme macho porté sur le pétage de bretelles. Parvenu à l’âge adulte, Phil a toujours une crotte sur le cœur. S’il accepte d’entraîner l’équipe de soccer des Tigers, c’est uniquement dans le but d’emmerder les Gladiators, le club dirigé par son paternel. Pour ces deux grands enfants – et les pauvres garçonnets coincés entre eux -, le terrain se transforme en champ de bataille.
On se demande encore ce qui nous a le plus irrité dans ce tas de détritus qui se fait appeler film. Le manque de respect pour un sport que l’on considère comme l’une des plus pures formes d’expression artistique qui soit? La prétention de faire drôle en se contentant bêtement d’accumuler sparages et autres cabrioles risibles? L’idée d’avoir consacré 100 minutes à ce divertissement qui vole si bas qu’il en déracine les pâquerettes?
Et si seulement c’était tout. On ne vous dit rien des gags incompréhensibles portant sur le café (???) ni de la figuration ridicule de l’ex-entraîneur de football Mike "Da Bears" Ditka. K&S s’offre du reste une conclusion moralisatrice – "l’important, mon gars, c’est de participer" – qui semble avoir été ajoutée à la liste d’épicerie après coup. On prendra aussi un pain tranché et un concombre anglais, tant qu’à y être…
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