Mad Hot Ballroom : La danse à 10 (ans)
Cinéma

Mad Hot Ballroom : La danse à 10 (ans)

Mad Hot Ballroom, ou la danse sociale comme facteur de réussite chez les écoliers new-yorkais. Un documentaire qui a du swing.

Chaque printemps, alors que s’ébranle la saison des mariages, nous nous rappelons cette fameuse fois où une cavalière intrépide, sans doute aiguillonnée par des noceurs aux pieds agiles, avait insisté pour nous faire danser le merengue. Catastrophique et humiliante aventure. Si seulement on avait eu le loisir d’apprendre étant plus jeune.

À l’école, par exemple. À l’école de danse? Non, à l’école tout court. Comme ces petits New-Yorkais qui, dès l’âge de 10 ans, ont l’occasion de se familiariser avec les rudiments du tango, de la rumba ou du fox-trot. Ainsi que le démontre la réalisatrice Marylin Agrelo dans le pétillant documentaire Mad Hot Ballroom, il n’est jamais trop tôt pour bien faire.

Depuis 10 ans, l’organisme sans but lucratif American Ballroom Theatre (AbrT) offre des cours aux écoliers de la ville de New York. Soixante établissements de niveau primaire ont adopté le programme. Les enfants intéressés peuvent apprendre les subtilités de cinq danses sociales (merengue, rumba, fox-trot, swing et tango) sous la supervision d’un instructeur. Leur expérience se termine par un concours éliminatoire.

On suivra le cheminement de trois écoles au profil différent, depuis leurs premiers pas (plutôt hésitants) jusqu’aux tout derniers (triomphants). La phase finale, particulièrement excitante, rend bien compte du chemin parcouru par ces jeunes dont certains, a-t-on l’impression, peinent encore à lacer leurs souliers.

Un peu éparpillé dans sa couverture, Mad Hot Ballroom a tendance à mettre trop de protagonistes en scène. Est-ce pour faire ressortir le caractère multiculturel de l’affaire? Toujours est-il que l’engagement affectif du spectateur plafonne assez rapidement. C’est finalement la caméra qui nous impose ses chouchous (les plus mignons, évidemment), qui reviennent de loin en loin.

Comme l’accent est mis sur les séances d’entraînement et la compétition, on voit malheureusement assez peu les mioches dans leur environnement naturel. Il faut quand même laisser aux profs la chance de vanter les mérites de leur entreprise, facteur indéniable d’intégration et de réussite scolaire.

Or, ces petits travers n’entament en rien le plaisir de voir et d’entendre les gamins s’exprimer, qui par d’hilarantes paroles, qui par de folles steppages. Ces petits-là n’auront pas honte le jour de leur mariage.

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