Madagascar : Un zoo, l’ennui
Madagascar, des studios Dreamworks, multiplie les clins d’œil afin de faire oublier au spectateur la minceur du scénario. On s’amuse un bon coup, puis on oublie tout.
S’ennuyant au zoo de Central Park, le très urbain zèbre Marty (voix de Chris Rock dans la version originale) rêve de gambader dans la brousse. À cause des machinations de quatre vilains pingouins, lui et ses potes, l’égocentrique lion Alex (Ben Stiller), la très "big mamma" hippopotame Gloria (Jada Pinkett Smith) et l’hypocondriaque girafe Melman (David Schwimmer), se retrouvent à Madagascar où ils rencontrent une tribu de lémurs déjantés. À peine habitués à leur nouveau mode de vie, les quat’zamis voient leur amitié en péril lorsque Alex commence à reluquer Marty.
À la manière de Gang de requins, qui parodiait Les Dents de la mer et les films de mafia façon Coppola et Scorsese, Eric Darnell (Fourmiz) et Tom McGrath des studios Dreamworks, desquels est entre autres issu le brillant Shrek, ont sans doute voulu tenir en éveil les parents en truffant abondamment leur Madagascar de références télévisuelles et cinématographiques – vieillottes pour la plupart. Ainsi passent en vrac, et sans que cela n’aide en rien l’évolution du récit, des clins d’œil à Flipper, Hawaii 5-0, Voyage au fond des mers, Beauté américaine, Les Chariots de feu, La Planète des singes et, bien sûr, Vivre libre. Des blagues qui passeront sûrement bien au-dessus de la tête des tout-petits pour qui le scénario, mince comme un fil, semble être conçu sur mesure par les réalisateurs et leurs complices Mark Burton et Billy Frolick. Ces messieurs n’auraient-ils pas encore compris qu’il fallait mettre le paquet pour tenir le jeune public en haleine?
Cela dit, l’ensemble se révèle coloré et divertissant à souhait, les personnages, plutôt sympas et l’animation 3D, quasi irréprochable. Soulignons le soin remarquable apporté aux décors new-yorkais: Central Park, Grand Central et Times Square y apparaissent plus vrais que nature… à tel point que cela donne envie de s’évader dans la Grosse Pomme. Chose étrange, les personnages secondaires, tels ces hilarants pingouins, s’avèrent bien plus intéressants que la bande des quatre. Tiens, tiens, les reverrons-nous en vedette dans leur propre film?
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