Erotic Tales : Cinémathèque L’Amour
Avec Erotic Tales, l’érotisme se dévoile en juin à la Cinémathèque québécoise. Sensualité cinéphilique garantie et répertoire coquin assuré.
La Cinémathèque québécoise convie les cinéphiles de tout acabit (et de toute nature) à venir partager en groupe les quelques soirées chaudes que le mois de juin nous réserve encore. C’est avec une série de 30 films érotiques provenant de différents horizons géographiques et poétiques que la Cinémathèque tentera de séduire un public beaucoup plus large et diversifié que celui qu’elle a depuis longtemps pris l’habitude d’abriter. Tous issus de la société allemande Ziegler Film, ces 30 courts métrages d’environ une trentaine de minutes chacun demeurent, certes, stylistiquement et qualitativement inégaux; ils ont cependant ceci en commun d’éveiller chez le spectateur cette même pulsion (scopique, diront certains, voyeuriste, ajouteront d’autres) qui fait de ces œuvres de véritables gâteries pour les sens. Avec des cinéastes comme Amos Kollek, Mika Kaurismäki, Hal Hartley et Ken Russell au générique, ces gâteries risquent fort de plaire autant au spectateur curieux qu’aux plus puristes des cinéphiles.
L’intérêt d’un tel programme, outre l’attente de voir poindre un sein par-ci et une fesse par-là, réside surtout dans la diversité du discours érotique qu’une telle brochette de films ne manque pas de nous proposer. En effet, qu’il s’agisse d’un surréalisme de mœurs (Devilish Education de Janusz Majewski), d’une comédie de situation (Wet de Bob Rafelson) ou d’un thriller vaguement policier (Sambolico de Mika Kaurismäki), l’érotisme sous-jacent au récit apparaît toujours de manière non pas à surprendre, mais à combler un désir parallèle à celui de fiction. L’érotisme n’a pas pour dessein de surprendre mais bien de satisfaire. Dans tous les cas, une histoire nous est racontée et un prétexte nous est évoqué. Tout le plaisir d’une expérience cinématographique semblable est de voir ainsi ces fictions, quelles qu’elles soient, nous dévoiler ce que d’ordinaire elles dissimulent par pudeur ou ce que trop souvent elles banalisent dans la vulgarité: le simple et complexe plaisir de la chair. Voir ainsi cet ambivalent plaisir s’incarner 30 fois plutôt qu’une démontre que l’érotisme s’adapte aux genres et transforme du même coup le genre en question en un long et langoureux préliminaire. Ce serait un péché de se priver d’un tel péché.
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