One Missed Call : Numéro confidentiel
Avec One Missed Call, le Japonais Takashi Miike rappelle que le film d’horreur est avant tout plaisir d’initiés. Les néophytes risquent de raccrocher.
Avertissement: l’appréciation que vous allez lire a été rédigée par un critique curieux, mais conscient des limites de ses connaissances. Du coup, on remerciera le fondu de faire preuve d’indulgence.
On n’apprendra à personne que, depuis un bon moment déjà, l’horreur nipponne cartonne. Jusqu’aux bonnes gens de Hollywood qui daignent s’y intéresser (voir The Grudge, The Ring et autres Dark Water, tentatives d’adaptations plus ou moins réussies). Mais ça, c’est une autre histoire. En fait, ce qui nous intrigue, c’est le succès de ce sous-genre baptisé J-horror. Épiphénomène localisé? Jadis, oui, mais plus aujourd’hui: grâce à Internet et à des supports technologiques de plus en plus souples, les films voyagent aisément de Tokyo à Chibougamau.
En fait, comme tout sous-genre digne de cette appellation, le film d’horreur japonais participe d’une économie (emprunts, codes, clins d’œil, ressorts narratifs particuliers…) qui s’apprivoise à l’usage. Il faut bien commencer quelque part. One Missed Call, réalisation de l’hyperactif et polyvalent Takashi Miike (Audition, Ichi the Killer), nous aura servi d’entrée en matière. Pardonnez-nous de ne pas avoir tout saisi.
Yoko reçoit un message téléphonique curieux: la boîte vocale de son cellulaire indique que le coup de sans-fil a été donné trois jours… plus tard. La voix enregistrée est la sienne. La communication se conclut par un cri abominable. Comme de fait, trois jours plus tard, Yoko est victime d’un accident mortel. Peu de temps après, le même manège se produit. Au tour de Kenjii de recevoir un appel. Puis de Natsumi. Yumi, amie des trépassés, craint que son tour ne soit le prochain…
Pris au pied de la lettre, One Missed Call se lit comme un exercice de style sérieux et relativement appliqué. Les effets-chocs s’avèrent efficaces, la bande sonore, dans la note (la sonnerie de cellulaire, macabre, est diablement efficace…). La structure narrative semble bancale – départ canon, milieu mou, finale nébuleuse -, mais on a connu pires handicaps.
Une lecture au second degré – facilitée par Google – porte à penser qu’on a manqué le meilleur: les références, subtiles ou pas (Ringu, Phone…). Le ton semi-parodique. L’humour jaune. Les initiés apprécieront. Et nous, intrigués mais largués, nous tâcherons de ne pas raccrocher avant la fin.
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