Mr. & Mrs. Smith : Crise conjugale
Cinéma

Mr. & Mrs. Smith : Crise conjugale

Mr. & Mrs. Smith est un cocktail sexy d’humour noir, de romantisme et d’action pétaradante qui met en valeur la chimie explosive de ses deux stars.

Parce qu’il a signé coup sur coup deux films emblématiques du cinéma indépendant américain des années 90 (Swingers et le jouissif Go), Doug Liman a son nom inscrit dans le firmament des cinéastes postmodernes ultra-cool, dont le premier de classe demeure évidemment Tarantino. Pourtant, il semble maintenant évident que Liman attendait le bon moment pour plonger tête première dans la grosse machine hollywoodienne. C’est maintenant chose faite et pas juste à moitié. Mr. & Mrs. Smith est une production de 110 millions de dollars, soutenue par le "star power" de deux méga-vedettes qui exhalent le glamour par tous les pores.

Le moulin à rumeurs nous a fait craindre le pire au sujet de ce thriller romantico-comique dont le tournage a donné lieu à des potins plus farfelus les uns que les autres. On s’attendait à un beau gâchis. Or, on se retrouve plutôt devant un film bien troussé, mené à un rythme d’enfer, léché comme une pub sur papier glacé, parfois assez drôle et souvent excitant. Bref, du divertissement solide.

Les Smith (Brad Pitt et Angelina Jolie) forment un petit couple en apparence idéal. Beaux, riches et prospères, ils vivent dans une maison de banlieue cossue qu’on dirait tout droit sortie du magazine Architectural Digest. Bref, la totale. Sauf au lit, où ce dieu et cette déesse s’ennuient à mourir. Dans les premières scènes très cocasses du film, le couple se retrouve devant un conseiller matrimonial, à la recherche de la passion qui animait le début de sa relation. En fait, la solution se trouve ailleurs: pour retrouver le goût de baiser, les Smith devront d’abord s’entretuer allègrement. Car monsieur et madame exercent, l’un à l’insu de l’autre, le métier d’assassin d’élite. Et la vérité éclate à la faveur d’un conflit opposant leurs agences d’assassins respectives.

Toute la première partie du film est franchement savoureuse. Liman joue astucieusement sur les effets de contraste entre le train-train quotidien douillet de ces deux banlieusards bon chic, bon genre et leurs meurtrières activités secrètes. La mécanique du scénario baigne dans l’huile tant et aussi longtemps que le récit ne devient pas victime des figures imposées du film d’action (fusillades à répétition, scènes de bagarre génériques, courses-poursuites sans surprise), ce qui se produit malheureusement vers la fin.

Mais même lorsque l’inspiration du scénario s’émousse, la chimie entre Brad et Angelina se maintient à un haut degré. On a rarement vu au cinéma un couple dysfonctionnel aussi sexy.

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