Up and Down : L'enfant
Cinéma

Up and Down : L’enfant

Up and Down, de Jan Hrebejk, offre une mosaïque tragicomique de la République tchèque d’aujourd’hui.

Après avoir fait passer illégalement des immigrants indiens, deux malfrats découvrent un poupon dans leur camion. Folle à l’idée de ne pas avoir d’enfant, Mila (Natassa Burger), stérile et incapable d’adopter parce que son petit ami Franta (Jiri Machacek) est en probation en raison de ses activités de hooligan, retire toutes ses économies et va acheter ledit bébé dans un pawnshop. Au même moment, Otto (Jan Triska), professeur d’université, s’évanouit en classe. À son réveil, il réclame son fils Martin (Petr Forman, fils de Milos), qui vit en Australie depuis une vingtaine d’années, à la grande surprise de sa fille qui ignorait qu’elle avait un frère. Otto profite d’une réunion de famille pour annoncer qu’il veut divorcer de Vera (Emilia Vasaryova), dont il vit séparé depuis longtemps, afin d’épouser Hana (Ingrid Timkova), qui travaille dans un centre venant en aide aux immigrants. À la suite d’un malentendu, la vie de tous ces gens basculera pour le meilleur et pour le pire.

Pour la première fois de sa carrière, Jan Hrebejk délaisse les années 40 et 50 pour enfin observer ses contemporains. Exit la nostalgie poussiéreuse et le regard tendre sur une époque révolue. Secondé par son fidèle collaborateur Petr Jarchovsky, qui a entre autres signé Zelary d’Ondrej Trojan (ici, producteur exécutif), le réalisateur tchèque passe l’épreuve du temps de façon plus ou moins réussie en signant une tragicomédie chorale quelque peu atypique.

Ainsi, à cause de son rythme hésitant et de son manque d’ambition, Up and Down (Horem padem) s’éloigne de l’effervescence des brillantes comédies d’Altman et de la maestria du Magnolia d’Anderson. Plutôt que d’aller et venir fébrilement d’un récit à l’autre, Hrebejk freine constamment le rythme en étirant trop longuement chaque tableau, à un point tel qu’on finit par oublier ou ne plus se soucier des autres enjeux. Fort heureusement, ce procédé fait en sorte d’approfondir les différents univers, peuplés de personnages marginaux et colorés, et de mettre l’accent sur des détails loufoques, tels que la mentalité des hooligans, l’incompétence des policiers ou la fascination de Vera pour le kitsch. Toutefois, à l’arrivée, cette manière de faire n’arrive qu’à trahir l’artifice de l’ensemble. Un bel effort malgré tout.

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