Fantasia : Folie créatrice
Jusqu’au 25 juillet, Fantasia propose un menu alléchant pour les amateurs de films de genre, tout en leur offrant des événements spéciaux pour satisfaire leur curiosité.
Ainsi, les gens en quête de sensations fortes pourront assister le vendredi 15 juillet, à 23 h 55, à Retinal Stigmatics: An Evening with Joe Coleman: "Un tel événement m’apparaît comme la continuation de la philosophie de notre festival, affirme Mitch Davis, directeur de la programmation internationale. Joe Coleman est le plus grand peintre surréaliste; on le compare très souvent à Dali. Je suis très excité à l’idée qu’il vienne à Montréal. La première fois que j’ai vu ses œuvres, ça m’a glacé le sang tant elles fourmillent de détails (peints à l’aide d’un pinceau à un poil!), et ça ne m’étonnerait pas que des gens s’évanouissent durant sa performance." Cela dit, n’ayez crainte pour votre vie, l’artiste ne se fait plus exploser sur scène…
Sur une note plus sérieuse, les amateurs de BD d’horreur ne voudront surtout pas manquer la conférence de Stephen R. Bissette, Journeys Into Fear: "Le public de Fantasia est composé de gens très sophistiqués et extrêmement informés qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur des sujets qui les fascinent. Bien que nous ne nous attendions pas à un hit, nous sommes très fiers de pouvoir offrir ce genre d’événement à notre public", conclut Davis.
POPAGANDA: THE ART AND CRIMES OF RON ENGLISH,
DE PEDRO CARVAJAL (ÉTATS-UNIS)
Ceux qui ont vu Supersize Me de Morgan Spurlock se rappellent sûrement ses images du clown Ronald McDonald obèse. Artiste illégal et enrayeur culturel se plaisant à jouer avec les icônes de la culture pop, Ron English prend en otage des panneaux publicitaires qu’il recouvre de ses propres créations; ainsi, pour les publicités d’Apple Think Different, il a remplacé le visage d’Einstein par celui de Charles. Un documentaire fort intéressant qui offre une très bonne synthèse de l’artiste. (M.D.)
Kamikaze Girls, de Nakashima Tetsuya. |
KAMIKAZE GIRLS,
DE NAKASHIMA TETSUYA (JAPON)
Passionnée par le rococo et la broderie, Momoko s’ennuie à mourir dans son bled perdu en banlieue de Tokyo jusqu’au jour où elle se lie d’amitié avec Ichiko, adolescente rustre qui appartient à un gang de filles faisant du scooter. Un coming of age movie bénéficiant d’apartés rigolos, de sauts dans le temps farfelus et de clins d’œil fantaisistes. (M.D.)
THE DARK HOURS,
DE PAUL FOX (CANADA)
Atteinte d’une tumeur au cerveau qui commence sérieusement à affecter son équilibre mental, une psychiatre se retrouve séquestrée dans un chalet, avec son mari et sa sœur, par un ancien patient qui veut la faire payer pour les mauvais traitements qu’elle lui aurait fait subir durant son internement. Folie, culpabilité, sadisme et vengeance sont au centre de ce récit où l’imaginaire vient lentement contaminer le réel. Assez efficace, mais sans véritable originalité. (M.G.)
LOVE BATTLEFIELD,
DE CHEAN POU-SOI (HONG-KONG)
Alors qu’ils se préparent à partir en voyage pour sauver leur couple, un homme et une femme se voient aux prises malgré eux avec des trafiquants de cocaïne. Malgré un départ lent, ce polar violent à la fois tragique et romantique s’avère haletant. À voir, ne serait-ce que pour la scène sous-marine où le sort du couple en est jeté. (M.D.)
PHANTOM MASTER: DARK HERO FROM RUINED EMPIRE,
DE JOJI SHIMURA ET AHN TAE-GEUN (JAPON)
Ce premier anime coproduit par le Japon et la Corée est une œuvre majestueuse aux images souvent imprégnées de lyrisme. Mais pour raconter cette histoire de sword & sorcery à la sauce asiatique, le réalisateur Shin Angyo Onshi a adopté un rythme un peu lourd, voire solennel, qui rend l’intrigue parfois fastidieuse. N’empêche qu’il s’agit d’une œuvre imaginative qui devrait combler les attentes des amateurs du genre. (M.G.)
BREAKING NEWS,
DE JOHNNIE TO (HONG-KONG)
Ce thriller survolté s’ouvre sur un étonnant plan-séquence de presque 10 minutes montrant une fusillade au cours de laquelle des policiers se font humilier par des gangsters sous l’œil des caméras de télévision. En guise de représailles, les forces de l’ordre décident d’orchestrer l’arrestation des criminels sous le regard manipulé des médias. Écrit avec une bonne dose d’ironie et réalisé avec brio, ce suspense explosif ne réinvente pas la roue, mais il captive de bout en bout. (M.G.)
NEIGHBOR NO 13,
DE YASUO INOUE (JAPON)
Les enfants ont la vie dure dans les films d’horreur japonais. Quand ils arrivent à survivre… En voici un nouvel exemple dans cette œuvre tordue et dérangeante qui raconte l’horrible vengeance d’un jeune homme contre d’anciens camarades de classe qui l’ont défiguré à l’acide lorsqu’il était gamin. Très cru dans sa forme et son approche psychologique, Neighbor No 13 devrait plaire surtout à ceux qui en ont marre des films d’horreur aseptisés pour ados. (M.G.)
Live Freaky! Die Freaky!, de John Roeker. |
LIVE FREAKY! DIE FREAKY!,
DE JOHN ROEKER (ÉTATS-UNIS)
Avis: ce film, banni de tous les festivals, risque d’offenser plus d’un spectateur. Réalisée en claymation, cette comédie musicale relatant le meurtre de Sharon Tate par la famille Manson n’épargne personne par son humour féroce, provoquant et irrévérencieux. Une curiosité trash, porno et gore. Avec les voix de Kelly Osbourne, Asia Argento et les membres de Green Day. (M.D.)
OTAKUS IN LOVE,
DE MATSUO SUZUKI (JAPON)
Il rêve d’être un artiste du manga sur pierre; elle rêve d’être une mangaka traditionnelle. Leur amour sera-t-il possible? Basée sur un manga populaire, cette comédie romantique à l’imagination complètement débridée se veut une folle incursion dans le monde des fanas de mangas et de jeux de rôles cosplay. Un délire visuel qui plaira aux néophytes comme aux otakus. (M.D.)
SILMIDO,
DE KANG WOO-SUK (CORÉE)
Inspiré d’un fait vécu révoltant, Silmido raconte le sort tragique des 31 soldats d’élite qui furent entraînés pour tuer Kim Il-sung, une mission qui fut annulée. Un drame de guerre solidement ficelé, d’une violence parfois insoutenable, porté par des images d’une grande beauté et une interprétation vigoureuse. À côté de ces militaires, les soldats des films américains passent pour des mauviettes. (M.D.)
GHOST HOUSE,
DE KIM SANG-JIN (CORÉE)
Du réalisateur de l’un des plus grands succès de Fantasia, Attack the Gas Station!, Ghost House se veut une parodie des films de fantômes, sans tomber dans la grossièreté outrancière des frères Wayans, à laquelle on a ajouté un zeste de romance et un brin de critique sociale. Tour à tour émouvant et hilarant. (M.D.)
EN COMPLÉMENT DE PROGRAMME:
Godzilla: Final Wars, de Ryuhei Kitamura (Japon): Le réalisateur d’Azumi célèbre les 50 ans du gros monstre nippon.
Izo, de Takashi Miike (Japon): Une étrangeté de l’enfant terrible du cinéma japonais mettant en vedette le grand réalisateur Takeshi Kitano.
Atomik Circus – Le Retour de James Bataille, des frères Poiraud (France): Un duo de frangins à surveiller, et en prime, Benoît Poelvoorde, Vanessa Paradis et Jean-Pierre Marielle. (M.D.)