Hustle & Flow : Ça rend rap
Cinéma

Hustle & Flow : Ça rend rap

Hustle & Flow raconte l’histoire d’un pimp qui voulait être pape du hip-hop. Variation originale sur le thème de l’American dream.

"Tout le monde a besoin d’un rêve." On dirait un slogan conçu par des apôtres de la croissance personnelle. C’est plutôt le leitmotiv de Djay (Terrence Howard), souteneur de son métier et aspirant rappeur. Parvenu au mitan de l’âge, le mec se remet en question et décide de réaliser ses ambitions musicales. Avec l’aide de son ancien camarade d’école Key (Anthony Anderson), DJay met en musique les mots qu’il note scrupuleusement dans son calepin. La maquette enregistrée est prometteuse. Reste à la faire tourner à la radio. Variation originale sur le thème du rêve américain, Hustle & Flow compte principalement sur la performance allumée de Howard, acteur doué qui s’est récemment distingué dans des rôles secondaires (Ray, Crash). Remarquez, le reste de la distribution l’appuie parfaitement. On appréciera particulièrement les comédiens qui forment, autour du protagoniste, une famille dysfonctionnelle fascinante (Taryn Manning, Taraji P. Henson, Paula Jai Parker…). Malgré leurs faiblesses, ces personnages se révèlent attachants et, au bout du compte, leur triomphe dans l’adversité fait plaisir à voir. Planté à Memphis plutôt qu’à New York ou Los Angeles, le récit bénéficie d’un certain effet de dépaysement. On s’étonnera aussi de ce que la violence soit si peu présente à l’écran. En s’éloignant des lieux communs associés au genre, le réalisateur Craig Brewer réussit à créer une œuvre déstabilisante qui tient le spectateur sur le qui-vive. Seul bémol: la longueur de certaines scènes, qui nuit sensiblement au rythme d’ensemble.

Voir calendrier Cinéma