Furtif : Y a-t-il un pilote dans l'avion?
Cinéma

Furtif : Y a-t-il un pilote dans l’avion?

Furtif présente les nouvelles tendances en matière de ballet aérien automatisé. Planant, mais sans âme.

La guerre au terrorisme ne connaît pas de répit, nous apprend Furtif. Ses nouveaux terrains de jeu se trouvent du côté de l’Asie (à quand la Chine?), où les forces états-uniennes s’emploient à gentiment éliminer tout élément indésirable pointant dans leur collimateur. L’armée américaine parvient généralement à ses fins sans trop verser de sang. Reste à éliminer les pertes ponctuelles au sein de ses propres rangs. Depuis le Vietnam, les sacs noirs rentrant du front contribuent à pourrir le moral des troupes. Pas bon, ça.

Une solution est proposée: employons des coucous volants avec pas de pilote, suggère un haut gradé (Sam Sheppard, sur le neutre). Leur conduite serait assurée par un ordinateur de bord hyper-intelligent. Grogne chez les pilotes, qui dénoncent cette préséance de la machine sur l’homme. Mais bon, si l’état-major a décidé que les combats seraient confiés à des engins futés, ainsi soit-il…

Une première expérience est tentée, qui met en vedette trois cadets de l’air surdoués (Josh Lucas, Jessica Biel et Jamie Foxx) aux côtés du cerveau informatisé EDI. Bravo. Les objectifs sont atteints. Or, bientôt EDI se met à se comporter bizarrement. Une deuxième mission est prévue. Catastrophe. L’avion au cerveau artificiel capote et entraîne la mort de Foxx (le pauvre était confiné à un triste rôle de second plan, de toute façon).

Comme ils sont jolis, les avions. Et gracieux, lorsqu’ils décrivent leurs hallucinantes arabesques au milieu des cumulus. Dommage que leur chorégraphie prenne inévitablement un tour pétaradant (la guerre, c’est la guerre) qui fait basculer l’affaire dans le domaine du jeu vidéo. D’autant plus frustrant que quelqu’un d’autre que nous tient la manette…

Repiquant ses "meilleures" idées à Top Gun (Lucas sur le Tom Cruise control) et 2001: A Space Odyssey (EDI en petit cousin de HAL), Furtif emprunte également un de ses épisodes à Behind Enemy Lines (Biel tombant en territoire nord-coréen). Ces combinaisons relevant d’acrobaties scénaristiques contre nature ont de quoi donner le mal de l’air.

Plutôt distrayant, le film de Rob Cohen (XXX) fait penser à un voyage en 747. Si le décollage et l’atterrissage procurent un petit buzz agréable, l’entre-deux semble toujours trop long et après une heure, on n’a d’autre envie que de se poser au p.c.

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