Pinocchio 3000 : Un pantin en quête de magie
Cinéma

Pinocchio 3000 : Un pantin en quête de magie

P3K: Pinocchio 3000, premier long métrage canadien d’animation 3D, revisite le classique des classiques de Collodi. Visuellement intéressant et généralement distrayant, le récit n’offre cependant rien de bien mordant à se mettre sous la dent… de lait ou d’adulte.

À Combineville, cité du futur froide et inhumaine, vit Geppetto (voix de Gilles Pelletier dans la version française doublée au Québec), un inventeur excentrique. La vie ne lui ayant pas donné d’enfants, il décide de se créer un fils… en fait un robot ultrasophistiqué à la bouille bien sympathique, appelé Pinocchio (François-Nicholas Dolan), qui pourra rire, danser, chanter et même aller à l’école. Son premier jour de vie sera cependant mouvementé. Détourné du droit chemin et attiré dans les griffes du méchant Combinard (Raymond Bouchard), maître de la ville, Pinocchio devient le pantin d’une terrible machination qui vise à transformer tous les enfants de la ville en robots-ouvriers. Aidé par ses amis, son père et la bonne fée Cyberinia (Sonia Vachon), Pinocchio réussira à donner une bonne leçon au tyran.

Sous la houlette du réalisateur Daniel Robichaud, les Québécois sont les maîtres d’œuvre de cette coproduction avec la France et l’Espagne, qui, c’est assez clair, est d’abord une aventure ayant visé l’exploit technique. À ce propos, et même si les récents succès américains ont mis la barre haut, il faut dire que le film de Robichaud est une réussite. Visuellement, le film est stimulant et ponctué de belles trouvailles ici et là et de clins d’œil à Metropolis ou à Blade Runner.

De façon générale, le récit, écrit par le Français Claude Scasso, est mené plutôt rondement et surfe assez habilement sur les éléments fondamentaux de l’histoire originale (les enfants sont ici transformés en robots plutôt qu’en ânes) et les figures imposées du genre: l’amitié, les bons sentiments, les leçons de vie simples, l’humour burlesque (qui rate cependant souvent sa cible), les scènes d’action (rondement menées), etc. Mais on regrette que le récit n’ait pas plus de mordant et qu’il ne se soit pas laissé aller à une plus grande fantaisie narrative, comme le laissait pourtant espérer une scène du début où Pinocchio et son amie Marlène (Bianca Gervais) s’adonnent à un combat d’imagination qui a de beaux accents surréalistes. Cette scène mise à part, le reste du film est très linéaire et finalement pas très magique. P3K renferme cependant une certaine candeur qui fait du bien en cette époque où les films pour enfants sont souvent grossiers et criards.

Inutile de s’arrêter sur les interprètes des voix qui font ici un travail convenable, mais sans plus. On se demandera cependant si Sonia Vachon était le type de voix tout désigné pour cette fée nouveau genre aux traits et aux attitudes plutôt rastas (dans la version anglaise, le personnage est interprété par Whoopi Goldberg).

Plaisant mais jamais vraiment enthousiasmant, le film conviendra aux jeunes spectateurs qui aimeront sans doute l’univers visuel du film et sauront s’identifier au sympathique robot Pinocchio et à ses leçons de vie simples mais fondamentales.

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