Happy Endings : Ça finit (plutôt) bien
Cinéma

Happy Endings : Ça finit (plutôt) bien

Happy Endings confirme l’ambition de l’indépendant Don Roos, qui signe un film choral rivalisant avec les canons du genre. Bel effort.

Audacieux, le bonhomme. À son troisième essai seulement, le réalisateur indie Don Roos se frotte au film choral, genre complexe qui nécessite un souffle et une maîtrise considérables. De toute évidence, le réalisateur de The Opposite of Sex et Bounce a fait ses classes.

À rapprocher de l’excellent Crash – toujours en salle – et des superbes Short Cuts, de Robert Altman, et Magnolia, de Paul Thomas Anderson, Happy Endings noue et dénoue adroitement les destinées d’une galerie de personnages vivant dans la région de Los Angeles.

Afin d’échapper à un milieu familial étouffant, l’ado Mamie se fait mettre enceinte par son demi-frère Charley. Ses parents lui "recommandent" vivement un avortement. Quelque 20 ans plus tard, Mamie (Lisa Kudrow) est victime du chantage d’un cinéaste en herbe, Nicky (Jesse Bradford), qui prétend connaître le fils qu’elle avait finalement offert en adoption.

Pendant ce temps, Charley (Steve Coogan) se demande si le nouveau-né de Pam (Laura Dern) et Diane (Sarah Clarke), ses amies lesbiennes, n’a pas été conçu avec la semence de son chéri, Gil (David Sutcliffe).

De son côté, Jude (Maggie Gyllenhaal) attend un petit dont le père est peut-être Otis (Jason Ritter), jeune musicien gai. À moins que ce ne soit du père de ce dernier…

Soumises à un travail d’agencement considérable, ces différentes tranches de vie développées parallèlement composent un puzzle qui se tient. On regrettera néanmoins la longueur de quelques scènes placées en milieu et en fin de route, lesquelles neutralisent considérablement le potentiel émotif du film. Ainsi en va-t-il de la performance de certains comédiens – comme Lisa Kudrow -, dont le jeu sonne parfois faux. C’est là, essentiellement, que Happy Endings affiche ses limites.

Sinon, Roos parvient à imposer une signature sur le front commun du fond (propos tordu et incisif) et de la forme (structure compliquée, mais étanche). Ponctuant le(s) récit(s) de "bas de vignette" qu’on dirait rédigés par un narrateur omniscient, il crée une sorte de décalage qui prête au long métrage des airs de photo-roman. Chose certaine, le type honore la promesse offerte par l’intitulé: ouaip, tout est bien qui finit (plutôt) bien.

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