Valiant : Poids plume
Valiant, dernier-né des studios Disney, raconte les péripéties de pigeons voyageurs héroïques durant la Seconde Guerre mondiale. Dommage que les paons n’aient pas mis la patte à la pâte…
Si les paons n’étaient pas si occupés à faire les beaux, peut-être auraient-ils pu devenir des héros de guerre comme les quelque 50 animaux, dont une trentaine de pigeons, qui ont reçu une médaille de bravoure pour avoir sauvé des milliers de vies au cours de la guerre 39-45. De ce fait, Valiant, premier long métrage d’animation de Gary Chapman, aurait été certes beaucoup plus plaisant aux yeux des spectateurs amateurs de couleurs aussi vibrantes que le joli teint vert de Shrek. Mais les pigeons, de même que les faucons, ne sont pas réputés pour la beauté de leur plumage. Heureusement, Disney leur a fourni tout un ramage.
Ainsi, dans le coin droit, c’est Ewan McGregor qui prête sa voix au bien nommé Valiant, pigeon dont le courage et la détermination sont inversement proportionnels à sa très petite taille. Pour lui prêter main-forte, ont été recrutés, pour ne nommer que les plus illustres, John Hurt en vieux pélican tenancier de pub, Jim Broadbent en sergent à plumes et John Cleese en pigeon prisonnier de guerre. Recruté par le Royal Homing Pigeon Service, Valiant devra livrer, avec l’aide de ses partenaires, un message de la Résistance française à l’état-major de Londres. C’est alors que s’élève dans le coin gauche l’ombre menaçante des faucons nazis ayant à leur tête Tim Curry dans le rôle de l’infâme Von Talon.
Chez Disney, c’est connu, on aime les animaux; les hauts faits de guerre des pigeons anglais ne pouvaient donc que séduire les artisans des célèbres studios qui nous ont donné Bambi, Bernard et Bianca et tutti quanti. Or, pour l’exactitude historique, on repassera, les scénaristes ayant préféré raconter leur histoire du point de vue des pigeons afin de plaire aux tout-petits – sans toutefois tomber dans le gnangnan grâce à l’humour, que l’on aurait souhaité plus flegmatique, des personnages. Heureusement, malgré sa grisaille, par moments égayée par l’enthousiasme des comédiens, Valiant se déroule tambour battant et l’animation 3D se révèle assez réussie. Qui plus est, pendant un court instant, on aura eu une pensée pour ces héros méconnus.
Voir calendrier Cinéma