40 ans et encore puceau : La bite à Tibi
Cinéma

40 ans et encore puceau : La bite à Tibi

40 ans et encore puceau, de Judd Apatow, passe en revue l’abc du pipi-caca-poil. Pour post-ados agités du bassin.

Hypothèse. De Porky’s à American Pie, l’adolescent surexcité a toujours pu trouver au cinéma de quoi apaiser ses hormones en furie. Aujourd’hui, puisqu’il semble que les jeunes arrivent très bien à se débrouiller sans cours d’éducation physique hollywoodienne, les comédies génitales doivent cibler une autre clientèle: les grands frères attardés, post-ados toujours titillés à la vue d’un gros lolo ou à l’écoute d’une bonne vieille blague brunâtre. D’où l’existence de 40 ans et encore puceau.

Autre hypothèse: les post-ados coincés sont à trouver parmi les têtes dirigeantes de Universal, qui ont plébiscité cette vulgaire pochade parfaitement débandante. À ce titre, votre opinion vaut bien la nôtre.

Bien qu’il frise la quarantaine, Andy (Steve Carell, poche) n’est encore jamais parvenu à tremper son pinceau. Sa virginité lui vaut les quolibets de ses collègues David, Jay et Cal qui, prenant finalement leur pote puceau en pitié, lui suggèrent quelques trucs pour améliorer ses chances de scorer. Tomber des filles soûles, par exemple. Ou flirter avec les clientes de la boutique d’informatique où il bosse.

Andy tente de mettre ces précieux conseils en pratique. Ainsi, il réussit à obtenir le numéro de téléphone de la séduisante Trish (Catherine Keener, gaspillée), une commerçante qui travaille tout proche. Déjà mère de trois enfants, celle-ci hésite cependant à s’investir dans une nouvelle relation. Elle préfère attendre avant de passer sous la couette, au grand bonheur de son amoureux qui n’ose lui avouer son inexpérience.

Les tourments sexuels d’un commis de 40 ans ne sont pas un sujet très sexy, on vous le concède. Partant, on ne s’étonnera pas que le caractère érotique de l’affaire tienne à divers effluves de Brut 33, de bière rotée et de pizza mal digérée.

Passons outre les gags de mauvais goût censés pimenter le scénario. On les a tous vus et entendus 100 fois. Le diagnostic est raide: réalisation éteignoir, récit se perdant en préliminaires (un comble!), personnages antipathiques – mais qu’est-ce qui a poussé Catherine Keener à se commettre dans ce divertissement indigne?

Honnêtement, 40 ans et encore puceau ne lève tout simplement pas. À tel point qu’on aurait envie, ici et maintenant, de vous sortir une hilarante joke de Viagra. Mais bon, on va se retenir.

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