A Sound of Thunder : On achève bien les ordinosaures
A Sound of Thunder exploite le thème du voyage dans le temps avec une pauvreté technique désolante. On en ressort pourtant diverti.
Fut un temps où l’on ne se formalisait pas de voir une assiette à tarte figurer un ovni ou un homme au torse particulièrement velu incarner un gorille, voire un chimpanzé. Or, à la lumière du grand bond en avant effectué par les technologies numériques, le cinéma d’aujourd’hui est presque tenu de nous en mettre plein la vue. Particulièrement lorsqu’il verse dans la science-fiction, genre de tous les possibles. Ou de tous les impossibles, pourrait-on dire, après avoir vu A Sound of Thunder.
Des dinosaures caoutchouteux, des trompe-l’œil qui ne tromperaient pas un borgne, des personnages de chair et d’os perdus dans des décors générés par quelque PC trafiqué… on dira à la défense de ses créateurs que ce projet défectueux a souffert d’une pénurie de fonds, laquelle a pendant un temps mis en péril sa destinée. Peut-être le film aurait-il gagné à finir ses jours au vidéoclub.
Si on déplore ces ratés dans l’exécution technique, c’est parce que le sujet de cette réalisation défectueuse n’est en soit pas piqué des scarabées. Adaptation d’une nouvelle de Ray Bradbury, A Sound of Thunder raconte les péripéties d’aventuriers qui voyagent dans le passé pour aller chasser le dinosaure. Ben Kingsley s’occupe du côté business; Ed Burns, lui, sert de guide lors des virées préhistoriques.
Offrant une espèce de variation sur le thème du parc jurassique, leur entreprise organise des safaris qui font le bonheur de richissimes clients. Et c’est risqué? Pas si l’on respecte trois règles très claires: ne pas modifier le passé, ne rien laisser derrière et ne rien rapporter avec soi.
Évidemment, un client étourdi manquera à l’un de ces commandements. Résultat: la planète bleue subit une chaîne de transformations qui mettent en péril son avenir à court terme. Une seule façon de remédier à la situation: remonter dans le temps pour empêcher la bourde d’être commise.
Voilà le topo. Empruntant au film d’aventures et au cinéma catastrophe, Peter Hyams maintient un rythme allègre qui ne souffre d’aucune longueur. Sa résolution, bien ficelée, n’a peut-être pas une grande valeur logique, mais elle remue les méninges en diable. Du coup, on ressort diverti, ayant quasiment oublié les dinos mal léchés. Quand même.
Voir calendrier Cinéma