Festival International de Films de Toronto : Cap sur la Ville-Reine
Le Festival International de Films de Toronto débute aujourd’hui. Voyons les perles que nous réserve cette 30e édition qui annonce pas moins de 109 premières mondiales parmi ses 335 films en provenance de 52 pays.
Alors que les paillettes et froufrous de Being Julia d’Istvan Szabo marquaient le début des festivités l’an dernier, la 30e édition débute sur une note plus sérieuse puisque c’est au tour de la Canadienne d’origine indienne Deepa Metha d’ouvrir le Festival avec Water, dernière partie de sa trilogie sur les éléments (Fire, Earth).
Comme chaque année, les cinéphiles ne sauront plus où donner de la tête, car se retrouvent au menu les plus récents crus des grands noms du cinéma international tels les Tsang Ming-Liang (The Waward Cloud), Takeshi Kitano (Takeshis’), Carlos Saura (Iberia), Alexandre Sokurov (The Sun), Majid Majidi (The Willow Tree), Patrice Chéreau (Gabrielle, avec la grande Isabelle Huppert), Laurent Cantet (Vers le sud), Roman Polanski (Oliver Twist) et le regretté Theo Van Gogh (06/05, The Sixth of May).
Le cinéma américain n’est certes pas en reste avec des premières très attendues, dont celles de Proof de John Madden avec Gwyneth Paltrow, Anthony Hopkins – aussi en vedette dans The World’s Fastest Indian de Roger Donaldson – et Hope Davis, que l’on verra aux côtés de Pierce Brosnan dans The Matador de Richard Sheppard; Capote de Bennett Miller avec l’excellent Philip Seymour Hoffman dans le rôle de l’auteur excentrique d’In Cold Blood et de Breakfast at Tiffany’s; ainsi que Brokeback Mountain d’Ang Lee où Jake Gyllenhall et Heath Ledger incarnent deux cow-boys qui verront leur amitié se transformer en histoire d’amour.
En guise de clôture, le Festival présentera Edison, film noir de David J. Burke évoquant Touch of Evil et mettant en vedette Kevin Spacey, Morgan Freeman et Justin Timberlake.
NOTRE CINÉMA
L’an dernier, Daniel Roby s’était vu remettre le Prix du meilleur premier long métrage pour son drame fantastique La Peau blanche. À qui reviendra l’honneur cette année? Parmi les cinéastes en lice, mentionnons les Québécois Robin Aubert pour son thriller fantastique Saints-Martyrs-des-Damnés, Louise Archambault, qui a récolté de bons mots à Locarno pour Familia, et Denis Côté, lauréat du Léopard d’Or dans la catégorie vidéo à Locarno pour Les États nordiques.
De toute évidence, le Québec est on ne peut mieux représenté cette année avec La Neuvaine de Bernard Émond (Prix œcuménique, Prix du Jury des jeunes Environnement et Qualité de vie, Prix de la meilleure interprétation masculine remis à Patrick Drolet), C.R.A.Z.Y., le grand succès de Jean-Marc Vallée, Horloge biologique de Ricardo Trogi et La Vie avec mon père de Sébastien Rose.
De plus, il y aura une présentation spéciale d’Entre la mer et l’eau douce de Michel Brault, avec Geneviève Bujold et Claude Gauthier, et le pianiste et compositeur Gabriel Thibaudeau, bien connu des fidèles de la Cinémathèque québécoise, présentera une nouvelle partition pour le chef-d’œuvre de Robert Flaherty, Nanook of the North.
Mentionnons également les courts de Denis Chabot (Une âme nue glisse à l’eau vive), de Simon Lavoie (Une chapelle blanche), de Stéphane Lafleur et Louis-David Morasse (Claude), ainsi que de Maxime Giroux (Le Rouge au sol).
CANONS CANNOIS
Fidèle à la tradition, le Festival de Toronto offrira des œuvres primées au Festival de Cannes ainsi que d’autres films s’y étant démarqués. Ainsi, l’on retrouve le récipiendaire de la Palme d’Or, L’Enfant de Luc et Jean-Pierre Dardenne, qui traitent avec un naturalisme remarquable de la paternité; l’élégant et mystérieux Caché de Michael Haneke, qui a récolté les Prix de la mise en scène, de la FIPRESCI et celui du jury œcuménique; le premier long métrage de Tommy Lee Jones, The Three Burials of Mesquiades Estrada, qui lui a valu le Prix d’interprétation masculine, ainsi que le Prix du meilleur scénario à Guillermo Arriaga; Free Zone d’Amos Gitai, dont la débonnaire Hanna Laslo a été couronnée meilleure interprète féminine; Shanghai Dreams de Wang Xiaoshuai, qui nous avait donné le charmant Beijing Bicycle, Prix du jury; et La Mort de monsieur Lazarus de Cristi Puiu, Grand Prix dans la catégorie Un certain regard.
Parmi les sensations cannoises, mentionnons l’émouvant Le Temps qui reste de François Ozon, avec Melville Poupaud et Jeanne Moreau; le très beau (mais très lent) Three Times de Hou Hsiao-Hsien, qui raconte une histoire d’amour à trois époques différentes; Manderlay de Lars von Trier, suite décevante mais non moins réussie de Dogville où Bryce Dallas Howard reprend le rôle de Nicole Kidman; Where the Truth Lies d’Atom Egoyan qui, semble-t-il, s’américanise, avec Colin Firth et Kevin Bacon; et enfin A History of Violence de David Cronenberg, un drame à glacer le sang qui ne laissera personne indifférent, avec Viggo Mortensen, Maria Bello, Ed Harris et la participation fort remarquée de William Hurt.
Du 9 au 17 septembre
www.bell.ca/filmfest