Et si c’était vrai : Délicat et agréable
Adapté de Marc Levy, Et si c’était vrai est une charmante comédie romantique qui ne fracasse rien, mais qui sait tirer sur toutes les bonnes ficelles aux bons moments.
Le spiritisme est en vogue à Hollywood! Mais loin de l’expressionnisme d’Emily Rose, Et si c’était vrai joue résolument – et avec succès – la note de la comédie romantique aux accents impressionnistes.
Elizabeth Masterson (Reese Witherspoon), jeune médecin aux urgences, est en période d’essai dans un grand hôpital de San Francisco. Luttant pour ce poste qu’elle désire ardemment, la jeune femme multiplie les heures de travail au point d’en oublier de vivre sa vie. Un soir, de retour chez elle après avoir travaillé 26 heures d’affilée, Elizabeth est victime d’un accident de la route qui la plonge dans un coma profond. Or la jeune femme a laissé en plan trop d’aspects fondamentaux de son existence pour partir ainsi. Aussi, son esprit restera coincé sur terre et sera condamné à hanter l’existence d’un jeune veuf (Mark Ruffalo, sympathique) qui n’arrive pas à surmonter l’épreuve de son deuil.
Et si c’était vrai ne prétend pas révolutionner la comédie sentimentale ni même allumer un débat sur la question des soins médicaux prodigués aux personnes cliniquement mortes (quoique…). Le film s’applique plutôt à mettre en place de façon simple et efficace une histoire d’amour entre l’esprit d’une jeune femme qui, mourante, s’accroche à la vie et un homme dont l’esprit, au contraire, s’éteint à petit feu.
Le réalisateur Mark Waters (The House of Yes) travaille ici par petites touches délicates et impressionnistes. On retiendra surtout la nuance avec laquelle il filme les lieux et les situations, même les plus banales. Aussi, malgré un récit qui ne s’éloigne jamais des sentiers battus – et c’est le principal reproche qu’on pourrait lui adresser – le film sait se faire touchant et plein d’esprit. Et en ce sens, le film de Waters est plus proche de Truly, Madly, Deeply (le premier film d’Anthony Minghella et la plus belle réussite dans le genre) que de Ghost.
Et si c’était vrai est aussi porté par le ton généralement juste de Witherspoon et Ruffalo. Les deux acteurs s’engagent dans cette longue tradition américaine de joutes sentimentales et burlesques portée par Gable-Colbert, Hepburn-Tracy et plus récemment Ryan-Crystal. Sans atteindre ces sommets, Witherspoon et Ruffalo animent tout de même le projet de façon énergique.
Et si c’était vrai est un petit film que l’on oubliera sans doute rapidement. Mais entre-temps, il nous aura fait passer un bon moment. C’est déjà ça!
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