L’an 1 du FIFM

Pour préparer sa première édition, le Festival international de films de Montréal a dû jouer du coude avec d’autres rendez-vous plus anciens. Suicidaire, ce positionnement dans un calendrier automnal déjà fort achalandé? L’avenir le dira. Laissons quand même la chance au coureur. Coup d’œil fragmenté sur une programmation défectueuse, mais non dépourvue de pièces intéressantes.

EN COMPÉTITION

Comme la ronde des projections de presse ne devait débuter qu’au lendemain de notre tombée hebdomadaire, nous avons dû nous contenter de survoler quelques-uns des titres inscrits en compétition officielle. Parmi la dizaine de longs métrages qui se disputeront le clinquant Iris d’or, mentionnons notamment L’audition, toute première réalisation du comédien québécois Luc Picard. L’honneur des Français sera défendu par L’avion de Cédric Khan (Roberto Succo), film pour enfants adapté d’une BD, ainsi que par Mon petit doigt m’a dit, comédie policière de Pascal Thomas. Coproduction cubano-espagnole, le film noir Hormigas en la boca (Des fourmis dans la bouche) plante son action dans La Havane d’avant la révolution castriste. Addition de dernière heure, le thriller psychologique Guy X, de Saul Metzstein (Late Night Shopping), a été tourné en grande partie à Montréal.

L’ÉVÉNEMENTIEL

Une demi-douzaine de projections spéciales ponctueront les soirées du FIFM. Les œuvres programmées seront presque toutes projetées en première nord-américaine, voire internationale. Ça commence, en lever de rideau, avec le fort attendu nouveau film de Cédric Klapisch, Les poupées russes, suite à la très fréquentée Auberge espagnole. Le comédien Robin Aubert (Temps dur) dévoilera Saint-Martyr-des-damnés, sa toute première réalisation au long cours. Quoi d’autre à signaler? Un nouveau Lelouch (Le courage d’aimer), par exemple. Avouez que vous avez hâte… Pour clôturer le festival, Domino, une production hollywoodienne signée Tony Scott, le frère de l’autre, et mettant en vedette Keira Knightley. Ces gens fouleront-ils le tapis rouge?

TROIS RÉTROS

Un hommage sous forme de rétrospective sera rendu à trois cinéastes venus d’horizons divers. On pourra ainsi revoir les films-phares de l’œuvre du Québécois Michel Brault, des Raquetteurs jusqu’à Quand je serai parti… vous vivrez encore, en passant par Les ordres. Le Français Michel Deville fera l’objet d’un best-of comprenant entre autres Ce soir ou jamais, Péril en la demeure et La lectrice. En primeur, sa nouvelle création: Un fil à la patte. Enfin, on se souviendra du regretté cinéaste canadien Robin Spry, décédé l’hiver dernier, en présentant Action: The October Crisis of 1970, Reaction: A Portrait of a Society in Crisis (1973) et One Man (1977), qui avait été vu hors-compétition au Festival de Cannes.

SANG LATIN

Le volet aux frontières élastiques, Univers latin, accueille des longs métrages des Amériques et d’Europe. Le Mexique, l’Argentine, l’Italie et la Belgique font partie des pays représentés. Deux réalisations d’ici sont inscrites dans cette catégorie: Les moutons de Jacob, de Jean-François Pothier, met en vedette Pascale Bussières et Caroline Dhavernas. Quand la vie est un rêve porte la griffe du réalisateur Charles Gervais.

JEUNES ET FRANÇAIS

Le Panorama du jeune cinéma français fait naître quelques attentes. Parmi les p’tits nouveaux faisant leurs premiers pas, mentionnons Emmanuel Carrère, écrivain de métier, dont on verra La moustache. Le film a été bien reçu à Cannes le printemps dernier. À part ça, Vanessa Paradis, chanteuse (à ses heures) et Thomas Fersen, chanteur (à toute heure) sont de l’affiche de Mon ange, de Serge Frydman. Le silence, d’Orso Miret, s’intéresse au maquis corse. Mathieu Demy et Natacha Régnier en sont.

CONTENU CANADIEN

Rangées au rayon Cinéastes d’ici, diverses productions attirent l’attention. Avant de nous faire renouer avec Maurice Richard, Charles Binamé présente The Hunt For Justice: The Louise Arbour Story, visiblement tourné en anglais. Marcel Simard lance À part des autres, avec Lucie Laurier, Macha Limonchik et Maxime Denommée. On aura également droit à un premier coup d’œil sur le nouveau David Cronenberg, A History of Violence, qui doit sortir en salle incessamment.

ALLO, ICI LA TERRE

Volet fourre-tout, Planète Terre rassemble tout près d’une vingtaine de films en provenance des quatre coins de la planète cinéma. Comme on n’a rien pu voir de cette sélection éclatée, on ne saurait en évaluer la qualité. Avis aux cinéphiles qui aiment bien aller à la pêche aux films…

EN COMPLÉMENT DE PROGRAMME…

Neuf forfaits de courts métrages, chacun arrêtant le chrono autour des 80 minutes… Un programme carte blanche à l’INIS … Divers ajouts de onzième heure, dont le dernier d’Atom Egoyan, Where the Truth Lies… Et quoi encore? Bon cinéma.

Du 18 au 25 septembre