FIFM : Et le cinéma dans tout ça?
Cinéma

FIFM : Et le cinéma dans tout ça?

Le premier FIFM a connu un déroulement digne d’un roman-savon. On y a aussi présenté des films. En guise de bilan, divers arrêts sur image.

Les turbulences qui ont ponctué la première édition du Festival international de films de Montréal ayant été parfaitement mises en relief ailleurs, on s’abstiendra d’en ajouter une couche. Du coup, parlons plutôt cinéma, en revenant sur certains films. Quelques belles découvertes, un ou deux coups de cœur. On taira nos déceptions.

"Ce qui reste, quand on a tout oublié, c’est le palmarès", a lancé le président du jury, Claude Lelouch, lors de la cérémonie de clôture. La déclaration permet de croire que Le Courage d’aimer, dernier navet confit mijoté par le vénérable réalisateur, devrait atterrir illico au compost. Il n’a été assaisonné d’aucune espèce de laurier. Ainsi soit-il.

On se souviendra cependant du long métrage qui a mérité l’Iris d’or: L’Audition, première réalisation du comédien Luc Picard, a soulevé l’enthousiasme chez les critiques comme chez le public. Que ceux qui (comme nous) l’ont raté pendant le festival se consolent: le film prend l’affiche en salle dès demain.

Pour n’avoir suivi la compétition officielle que d’un œil, difficile de porter un jugement éclairé sur l’ensemble de l’offre. Nos espions nous ont confié que les longs métrages présentés n’étaient pas tous du meilleur tonneau. Celui qu’on a attrapé au hasard, Tatuado, film argentin signé Eduardo Raspo, a récolté l’Iris d’argent pour le meilleur scénario. Tant mieux, on avait trouvé un certain charme à ce road movie mû par une quête identitaire.

Un autre titre inscrit par hasard à notre horaire – on a du pif, non? – a été élu meilleur film par le public. Réalisation du Bulgare Georgi Djulgerov, Lady Zee met en scène une orpheline qui tente d’échapper à un destin glauque. Joué par des non-professionnels, le film croisait réalisme et fantaisie de façon assez intrigante.

Somme toute, c’est en fréquentant le Panorama du jeune cinéma français qu’on s’est le plus plu. Coup de chapeau au Silence du Corse Orso Miret, lauréat du prix de la critique québécoise. Sortie prévue pour la fin de l’année. Souhaitons que La Moustache d’Emmanuel Carrère ait la même chance. Ce thriller d’inspiration kafkaïenne n’avait rien de rasant. Si seulement toutes les sections du FIFM avaient pu compter sur pareil programme…

Pour le palmarès complet: www.montrealfilmfest.com.