Amnésie – L'Énigme James Brighton : Bande, James bande
Cinéma

Amnésie – L’Énigme James Brighton : Bande, James bande

Amnésie – L’Enigme James Brighton, de Denis Langlois, raconte les tribulations d’un jeune gay ayant prétendument perdu la mémoire.

Après L’Escorte et Danny in the Sky, Denis Langlois récidive avec un autre petit film fauché qui n’aurait probablement pas vu le jour si ce n’était de sa thématique homosexuelle. Un film peut être mal écrit, mal réalisé et mal joué mais, grâce à quelques scènes d’hommes qui se "frenchent", tout de même réussir à se tailler une niche en salle et dans divers festivals spécialisés.

Amnésie – L’Énigme James Brighton raconte l’histoire vraie d’un jeune homme qui se réveille nu dans un stationnement de Montréal sans aucun souvenir de qui il est ni d’où il vient. Son orientation sexuelle étant tout ce dont il est certain, il fait appel à une ligne d’écoute gaie, où on l’héberge et expose sa situation dans les médias, espérant que ses proches le reconnaîtront.

Si ce scénario semble familier, c’est que ce fait vécu a déjà inspiré le Saved by the Belles de Ziad Touma, beaucoup plus coloré et divertissant malgré son côté brouillon. Ce précédent rend encore plus évidente l’extrême fadeur du film de Langlois, dont la pauvre facture visuelle est rendue encore moins attrayante par le fait qu’il a été tourné en vidéo digitale avant d’être transféré en 35mm.

Pour s’assurer que les spectateurs n’aient pas à réfléchir, Langlois introduit le personnage de Sylvie, une jeune femme rédigeant sa thèse de doctorat sur James Brighton. Elle exprime tout haut les questions que son cas soulève, élabore des théories (amnésie dissociative, syndrome de la fugue, etc.) et souligne sa portée symbolique. "L’histoire de James est tellement liée à l’identité gaie qu’elle en devient la métaphore." Merci, on n’avait pas compris. Elle va jusqu’à agencer des Post-It jaunes détaillant les différentes étapes du récit: "James se réveille nu", "James apprend le français", "James et l’amour?".

Dans le rôle-titre, Dusan Dukic démontre toute la conviction d’un chien mouillé, débitant mollement ses lignes dans un franglais vacillant et s’ébouriffant le poil lors d’embarrassantes crises d’hystérie. En plus de montrer des flash-back qui ne font pas nécessairement partie de la continuité, Langlois ne l’aide pas en ne se prononçant jamais vraiment à savoir si Brighton est amnésique ou imposteur. En résulte un film flou, vide et ennuyant à mourir. Mais on y voit des gars qui se "frenchent", alors…

Voir calendrier Cinéma