Kino Kabaret d'automne : Life is a Kabaret!
Cinéma

Kino Kabaret d’automne : Life is a Kabaret!

Du 14 au 22 octobre se tiendra le Kino Kabaret d’automne. Rencontre avec le réalisateur Denys Arcand, fervent défenseur des kinoïtes.

En association avec le FNC, Kino ’00 offrira, pour la cinquième année de suite, la chance à une cinquantaine de cinéastes d’ici et d’ailleurs – saviez-vous qu’il y avait maintenant 51 cellules kino sur la planète? – et à des artisans du cinéma de participer au plus gros laboratoire de création spontanée du monde entier. Ainsi, du 13 au 22 octobre, les participants seront invités à réaliser en équipe des courts métrages vidéo en un peu plus de 48 heures. L’an dernier, pas moins d’une soixantaine de films ont été réalisés dans la convivialité et la bonne humeur, et ce, sans censure ni contrainte. Cette année, Patrick Masbourian, Patrick Boivin, de Phylactère Cola, et Izabel Grondin, bien connue de SPASM, viendront prêter main forte aux artistes-kinoïtes qui présenteront leurs œuvres au bar Le Swimming (le 14 octobre, à 19h) et au Studio du Musée Juste pour rire (les 16, 18, 20 et 22 octobre, à 22h).

Président d’honneur de la soirée Kino VIP, qui se tenait la semaine dernière à Ex-Centris, Denys Arcand nous livre ses impressions sur le phénomène kino, pour lequel il a eu le coup de foudre l’an dernier en voyant Shopping extrême de Pascale Marcotte, présenté au festival SPASM: "Tout ça m’apparaît nouveau; dans mon temps, les jeunes faisaient des films sur leurs états d’âme, des choses poétiques, romantiques. Tout d’un coup arrive cette génération de cinéastes qui présentent des trucs très flyés, très bien faits, où l’on voit qu’ils connaissent très bien la grammaire du cinéma. Je trouve cela fantastique et fascinant! Au lieu d’être assis chez eux et de chialer contre la SODEC et Téléfilm Canada qui ne leur donnent pas de subvention, ils passent à l’action. C’est ça, la bonne attitude."

Certains sont pourtant outrés que le cinéma soit accessible à tous depuis l’avènement du numérique, qu’en pensez-vous?

"On ne pourra plus dire de quelqu’un qu’il n’est pas devenu cinéaste parce qu’il n’en a pas eu la chance. Lorsque ça ne coûte rien, tout le monde peut en faire. Du papier et des crayons, ça existe depuis 1000 ans et peu de gens sont Dostoïevski…"

Si vous aviez quelques années de moins, seriez-vous kinoïte?

"Certainement! Si j’avais cet âge-là, c’est ce que je ferais. C’est extraordinaire, toute cette liberté. Il y a des kabarets, des échanges, l’un est le monteur de l’autre, c’est fantastique! Ça me rappelle le temps où j’ai été longtemps le seul gars en cinéma à avoir un char sport, alors mon char, on le retrouve dans 20 films (rires). Je conseillerais impérativement à tout aspirant cinéaste de joindre une cellule kino, c’est la voie pour commencer."

Vous êtes en séance intensive d’écriture, vous n’avez donc pas le temps de participer au Kabaret cette année; répondriez-vous à une invitation l’an prochain?

"Pourquoi pas? Je ne sais pas si je serais bon, mais ça serait l’fun d’essayer!" de répondre celui qui rêve de travailler avec Pascale Marcotte.