Wapikoni mobile : Sur la route
Cinéma

Wapikoni mobile : Sur la route

Depuis deux ans, le Wapikoni mobile donne aux jeunes des communautés autochtones du Québec l’occasion d’explorer les moyens de création cinématographique. Rencontre avec Manon Barbeau, instigatrice du projet.

Le lancement de l’édition 2005 du Wapikoni mobile, baptisé à la mémoire de Wapikoni Awashish, jeune collaboratrice et amie atikamekw de Manon Barbeau ayant trouvé la mort dans un accident de la route en 2002, aura lieu le lundi 17 octobre, de 17 h à 19 h, au Studio Juste pour rire, dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma.

"C’est le lancement de la cuvée 2005, explique la cinéaste, c’est-à-dire une sélection parmi les films qui ont été faits par les autochtones dans le studio ambulant, qui va dans sept communautés cette année. Le Wapikoni mobile, c’est une grosse roulotte de 34 pieds qui était destinée à la Floride initialement. On l’a transformée de fond en comble: la chambre a été transformée en salle de montage et la douche en studio de son, parce qu’il y a beaucoup de musiciens dans les communautés."

Comment abordez-vous les jeunes pour les intéresser au projet?

"Il y a deux jeunes cinéastes qui accompagnent la roulotte et se rendent dans chacune des communautés. Puis sur place, il y a un coordonnateur autochtone qui nous attend et qui a fait du recrutement déjà auprès des siens. C’est une pédagogie bien pratique, c’est vraiment l’apprendre en le faisant. Il y a une initiation à la caméra, la prise de son, la scénarisation, le montage, tout ce qu’il faut pour faire un film. Et ce sont vraiment les idées des jeunes, ce qu’ils ont envie de dire et la façon dont ils ont envie de le dire."

Combien de temps passez-vous dans chaque communauté?

"On reste là un mois, et à la fin, on fait une grosse projection dans la communauté. C’est annoncé sur des affiches, à la radio locale, et il m’arrive de monter dans un camion de pompiers, de prendre un porte-voix et de crier: "Projection! Projection!" L’objectif, c’est une valorisation individuelle et collective, même si parfois les réalités décrites sont assez sombres. Au départ, c’était surtout un projet d’intervention sociale, mais les œuvres sont d’une telle qualité qu’elles se retrouvent dans plusieurs festivals, autant au Québec qu’en Europe."

Lors de la soirée de lancement, dont l’entrée est gratuite, de jeunes cinéastes autochtones seront sur place pour présenter leurs films et le rappeur algonquin Samien offrira une prestation musicale. Un cinq à sept à ne pas manquer.

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