Bombon el perro : Ma vie de chien
Bombon el perro, de Carlos Sorin, poursuit son chemin au FNC après avoir remporté de nombreuses récompenses dans diverses manifestations internationales.
Bombon el perro
s’inscrit dans la continuité du précédent long métrage du réalisateur argentin Carlos Sorin. Comme dans Historias minimas (2002), Sorin développe une histoire sobre mettant en scène des personnages simples interprétés par des acteurs non professionnels. Le but de cette démarche de casting consiste à restituer des moments de vérité en choisissant des comédiens proches de l’âme de leurs personnages. Ces derniers ne jouent pas à être, ils sont.
Alors qu’il a lui-même travaillé dans la solitude d’un parking isolé, Juan Villegas joue le rôle d’un personnage du même nom qui a lui aussi connu ce sentiment de solitude en tant que mécanicien dans un garage situé dans un coin paumé de l’Argentine. Après avoir été mis au chômage, ce dernier se débrouille comme il peut pour survivre en vendant des couteaux artisanaux. Jusqu’au jour où la chance croise sa route sous la forme d’un dogue argentin. Réalisant qu’il possède un chien de race entre ses mains, Villegas devient exposant canin en s’associant avec un professionnel en la matière, Walter Donado. Grâce à cette expérience, l’ancien mécanicien va s’attirer le respect de tous.
Avec Bombon el perro, Sorin a pris le parti de considérer les problèmes économiques de son pays avec une folie douce et absurde. Dans une société où les victimes de la crise sont laissés pour compte, les chiens sont plus considérés que les individus. La personnification du chien attise ce côté délirant et humoristique du film. Bombon est aussi une fable à la fois humaniste et cruelle dans laquelle le maintien de la dignité des marginaux dépend des caprices de la chance. Il y a aussi ceux qui relativisent leur condition de vie précaire et vont au-devant d’elle, comme Villegas. Malgré un scénario pouvant sembler parfois trop minimaliste, Bombon el perro vaut le coup d’œil pour la leçon de vie authentique et généreuse qu’il apporte. Portée par le lyrisme parfois comique de la musique de Nicolas Sorin (fils du réalisateur), cette œuvre véhicule en effet un espoir poétique parfois nécessaire pour transcender la condition humaine de notre vie de chien.
Voir calendrier Cinéma