La Légende de Zorro : Zorro de conduite
La Légende de Zorro, de Martin Campbell, nouvelle aventure peu inspirée du célèbre vengeur masqué, ressemble à un morceau de série Zzzzzzzz…
Hollywood étant désormais envahi par les super-héros "marvellisés", ces justiciers équipés à la fine pointe de la technologie et dotés de facultés formidables, il est presque étonnant qu’un brave à l’ancienne comme Zorro puisse encore se trouver du boulot.
Ce personnage très "old school" appartient à une époque poussiéreuse dont les paramètres ont tout à voir avec le western et le feuilleton. Pas très porteur en cette époque qui a plutôt tendance à faire évoluer ses protagonistes surdoués sur les terres futuristes de la science-fiction.
Enfin, sept ans après avoir ressuscité le vengeur masqué pour les besoins du pétillant The Mask of Zorro, le réalisateur Martin Campbell refait un saut en arrière, jusqu’au milieu du 19e siècle.
Même s’il a promis à sa femme Elena (Catherine Zeta-Jones) qu’il déposerait la cape et l’épée pour travailler sur son couple et s’occuper de fiston Joaquin (Adrian Alonso), Don Alejandro de la Vega (Antonio Banderas) passe encore pas mal de temps à jouer les justiciers.
Que voulez-vous, le peuple a besoin de Zorro. Mais Elena ne l’entend pas de cette oreille, elle qui prend ses cliques et ses claques, et trouve réconfort dans les bras du comte Armand (Rufus Sewell), noble vigneron d’origine française dont les desseins politiques sont loin d’être au-dessus de tout soupçon. Monsieur Z. aura fort à faire pour reconquérir sa chérie tout en prêtant assistance à la nation.
Déchirée entre de multiples préoccupations, l’intrigue de La Légende… s’éparpille et finit par lasser. Les meilleures séquences nous viennent de l’examen des relations père-fils, drôles et touchantes, lesquelles auraient pu donner un bon film. Les tractations sociopolitiques et les troubles conjugaux s’avèrent, eux, plutôt convenus et, au bout d’un moment, assez rasants. D’où ces Zzzz… dans notre chapeau.
Mal servi par une réalisation terne, le scénario s’encombre de séquences inutiles et accumule les cascades sans relief. Dans cette aventure qu’on voudrait échevelée mais qui paraît trop bien coiffée, c’est finalement le cheval de Zorro qui caracole avec le plus de bonheur.
Banalisée et dépourvue de panache, la légende du justicier masqué risque de passer aux oubliettes. Et Zorro, de se retrouver au chômage. Y a pas Batman qui se cherchait un apprenti?
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