La première fois que j'ai eu 20 ans : La bougonne
Cinéma

La première fois que j’ai eu 20 ans : La bougonne

Dans La première fois que j’ai eu 20 ans, de Lorraine Levy, Marilou Berry incarne une jeune fille qui se trouve moche. Déjà  vu…

Est-ce Marilou Berry qui est attirée par les rôles de fille frustrée et désagréable ou sont-ce les cinéastes qui s’entêtent à lui faire jouer ce type de personnage? D’une façon ou d’une autre, si elle continue dans cette voie, elle risque d’épuiser la sympathie du public très rapidement. Dans Comme une image, au moins, l’humour cynique de Jean-Pierre Bacri donnait un répit au spectateur entre les crises de misérabilisme de Berry. Alors que dans La première fois que j’ai eu 20 ans, premier long métrage de Lorraine Levy, rien ne contre-balance le râlement incessant de la jeune actrice.

Dès les premiers instants du film, Hannah (Berry) se morfond parce qu’elle se trouve moche. Sa mère (Catherine Jacob) suggère qu’elle serait peut-être mieux dans sa peau si elle perdait quelques kilos, mais Hannah se dit trop malheureuse pour maigrir. Elle s’accroche à son défaitisme dans presque tout le récit, même quand les choses vont bien pour elle. Par exemple, elle réussit à devenir la première fille à jouer dans le jazz-band de son lycée, mais cet accomplissement n’arrive à la réjouir que momentanément. Il faut admettre que les autres musiciens, qui acceptent mal qu’elle brise la tradition masculine de l’orchestre, lui font des sales coups.

Mis à part l’entraînante musique jazz, l’un des éléments qui allègent tout de même le film, c’est le fait que l’action se déroule dans les années 60; on y trouve donc vêtements colorés, jolies coiffures, grosses voitures propres à l’époque… de même que son sexisme déplorable. Toutefois, on s’amuse à observer les deux sœurs d’Hannah; l’une n’a d’yeux que pour les Cadillac et les visons, tandis que l’autre rêve d’un mari et d’enfants. Par ailleurs, on pourrait admirer le refus avant-gardiste d’Hannah de jouer la poupée ou la parfaite petite épouse mais, là encore, elle-même s’en plaint plus qu’elle ne s’en fait une fierté. En fait, le problème de Marilou Berry ou de ses personnages, ce n’est pas son gabarit, c’est l’attitude qu’elle y rattache. Si elle souriait au lieu de toujours faire la gueule, elle pourrait être très belle. Après tout, il n’y a rien de moins séduisant que quelqu’un qui s’apitoie sur son sort.

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